Latest Reviews L’actu des chroniques

Un très bel ouvrage que ce Love and Hate qui démarre pied au plancher avec Hangin’ Around, un titre percutant signé Mig Toquereau. Mig, c’est une voix gutturale, chaude, sortie d’on ne sait quel caveau. Endiablés, les Never Stop Rockin’ et Runnin’ and Foolin’ vous feront pousser les meubles pour bouger sans retenue. Puis, le salon plongé dans la pénombre, vous emballerez sec sur fond de Wasted Time …

Et voici un album de Chicago Blues qui, à défaut d’être hors du commun, s’avère élégant et racé. Dix ans déjà, mais dix années qui s’oublient en une seconde, dès les premiers riffs de guitare : la flamme est intacte chez Little Smokey Smothers, entouré pour cet enregistrement studio (un événement pour celui qui préférait jouer dans les clubs de Chicago plutôt que de s’enfermer entre les quatre murs d’un studio) de son ami Tony Z aux claviers …

Malgré sa tronche de vieux routier du Blues, sa voix chaude et rocailleuse, son toucher de gratte assuré, ses compos aux couleurs vives, Mel Brown n’a toujours pas la reconnaissance qui lui est due. Dans la continuité du très remarqué (et remarquable) Neck Bone et Caviar, Mel Brown nous propose un nouvel opus au son toujours aussi peaufiné (enregistré et mixé dans les studios canadiens de Liquid par un excellent Alec Fraser) …

Dès le premier titre on se sent à l’aise dans ses chaussures pour patauger dans cette flaque d’eau bleue : In My Shoes démarre pied au plancher les presque soixante minutes de ce Blue Water dont non seulement la couleur mais aussi l’atmosphère vous font vibrer comme là-bas, en plein Delta. Mickaël signe à l’harmo quelques envolées qui sont pures merveilles, comme dans What a Man Can Do, Blue Water …

Quel cadeau d’anniversaire ! Hé oui, mine de rien, Hideaway fête son vingtième anniversaire par un album live bourré ras la galette de 16 titres qui sont aussi, à leur manière, un beau cadeau d’anniversaire au blues, et au blues joué en Belgique. Y’a des jours comme ça où on aimerait bien demander la nationalité belge (pour le blues, bien sûr… !). Le concert événement débute par une fort belle reprise de T-Bone Walker …

Docteur, c’est grave… ? Ouvrez la bouche et dites deux, comme double CD. Dites trente et un, comme trente et un titres. Dites quatre, comme quatre inédits, encore jamais gravés en CD. Et finalement vous repartez de la consultation en pleine forme car les docteurs vous proposent en ce début d’année une compilation remplie raz le col de tous leurs titres enregistrés chez Stiff Records, et cette double galette est à coup sûr un bon antidote au stress …

Le nom du combo avait quelque chose de sympa, le nom de l’album aussi, même si la photo de couv du dépliant faisait plutôt vieux cliché découvert dans une malle au grenier de grand-père,….mais à la première écoute je n’accrochais pas, pas vraiment. Est-ce la prise de son ou le mixage de certains titres qui, comme Way Down South par exemple, posaient problème ? Je m’étais décidé à attendre et à reprendre le CD après une bonne bière …

Troisième production de l’association Blues Box qui succède ainsi à deux albums très remarqués des HarpSliders, ce premier album de Gobodobro vous propose via la technique laser quinze titres qui font résonner de façon bluesy du ragtime, de la country, du jazz manouche, du New Orleans,…et du blues …

Avec son premier album, Onyx Roots, Michael Powers avait déjà frappé un grand coup en imposant une voix râpeuse et torride. Avec Prodigal Son, album hommage à de grands noms du Blues tels Jimmy Reed et Blind Gary Davis mais aussi à des incontournables comme Bob Dylan, Michael Powers enfonce le clou en nous offrant un album bourré d’énergie et de sensibilité …

Dès les premières notes du premier titre, Why do you run, à des miles away d’un Blues vocal rageur, Demi Evans impose une voix puissante et posée à la fois, privilégiant les sensations aux notes aiguës et trop longues. Dans les treize titres de ce très bel album, Demi fait preuve d’un lyrisme à fleur de peau où les accents soul et gospel se mêlent aux eaux bleutées du Blues …

Créé en 99 par David Curci, le groupe King David est un clin d’œil-hommage aux King du Blues : BB King, Albert King et Freddy King, dont David s’est imprégné pour forger son jeu de guitare et assaisonner un blues made in France aux influences afro-américaines. La sauce est bonne et donne un goût relevé aux reprises qui constituent cet album et où se côtoient Call It Stormy Monday …

Il faut reconnaître que là, le Leon ne s’est pas foutu du monde : 21 titres et 71’42 de zik. Ce Live est à recommander à plusieurs titres : tout d’abord il reprend le très bon concert donné par l’artiste et ses trois compères, le 26 octobre 1992, à l’Olympia ; à souligner ensuite, l’excellente prise de son qui retransmet parfaitement l’ambiance de ce concert chaleureux et intimiste à la fois …

Voilà un bon disque qui réussit à la fois à vous faire réécouter avec plaisir douze vieux titres faisant partie du patrimoine historique du Blues et à vous faire apprécier cette sonorité métallique si particulière du dobro. Week-end Blues, un album destiné aussi bien aux acharnés du blues acoustique qu’à ceux qui veulent faire un break, le temps d’un week-end, dans leur plongée dans le blues électrique …

Indéniablement, le mec a du talent et fait vibrer sa six cordes comme un grand soliste. C’est vrai, j’aime ce rythme chaloupé et ces envolées de guitare sur 1.000 Ways ; j’aime, que dis-je, j’adore cette intro à la Neil Young sur Smoke Signals. Oui, j’aime, j’adore, mais pourquoi diable ne pas avoir lancé l’album par ce titre, ou par cette excellente reprise du bon vieux Willie Dixon, The Same Thing ? Pour je ne sais quelles raisons j’ai eu du mal à accrocher aux trois ou quatre premiers titres …

Il s’agit là du huitième album de Mike Goudreau et comme le bon vin, le bon Mike se bonifie en vieillissant, c’est indiscutable. Huit des douze titres alignés ici sont des compos originales, d’une grande qualité musicale, avec des arrangements et un son qui ferait presque penser à un retour à la source, celle d’où coule le Blues le plus épuré, le plus percutant dans toute sa simplicité …

Danny Mudcat Dudeck a, une fois de plus, frappé fort en proposant pour ce début d’année un album bourré de vitalité et qui devrait être remboursé par la sécurité sociale tant est intense le plaisir de jouer transmis dans chacun des 16 titres (hé oui, Miss, 16 une intro qui vous plonge direct dans un studio en plein happening musical, pour presque 50 minutes de blues-zique de qualité !), plaisir de jouer terriblement communicatif …

Voilà presque 20 balais que ces français écument les salles et qu’ils envoient un rock-blues racé et chargé à je ne sais quel EPO tant la puissance du combo ne faiblit pas, au contraire. ‘Retour à la source’ est le 9ème album proposé par ce quatuor dont les frangins Thierry et Emmanuel Aeschbach sont les piliers fondateurs, aux manettes et aux six cordes solo et rythmique…

Installé aux States et plongé dans la fournaise musicale de Chicago puis du Colorado, Eddie n’en a pas pour autant délaissé ses racines afro-cubaines, proposant dans ce second album un blues-rock musclé où se fondent teintes gospel, riffs à la puissance rock, arrangements jazzy et grandes envolées de gratte aux forts accents hendrixiens, un mélange que seul un fils du diable (‘Devil Boy’, son surnom…) pouvait réussir …

Et voici un CD dont la pochette vous précise au verso : Original Blues and ballads et qui commence en effet avec une belle balade, Saab Story, où Jim Galloway vous aligne un superbe solo au sax soprano. Le trio guitare-harmonica-orgue qui suit vous plonge dans un Blues is Hurting optimiste pour nos 12 mesures : We know it’s here to stay (Nous savons que cela durera)…

Belle réussite que ce disque-hommage à Jimmy Reed. La sauce aurait pu ne pas prendre, la mayonnaise ne jamais monter, mais le talent complémentaire des deux compères que sont Omar Kent Dykes et Jimmy Vaughan a provoqué l’indispensable étincelle qui transforme le banal enregistrement en grand album. Douze titres vous sont proposés par le duo, dont sept titres signés Jimmy Reed…

Il faut avoir un humour aussi fin que ce "Pauvre Martin", ou avoir un culot monstre et être déjà quelque part "Heureux [qui] comme Ulysse", ou alors être totalement inconscient de ce que peuvent penser "Les Passantes" pour rester, comme "Celui qui a mal tourné", seul sous "L’orage", pour oser sortir un album intitulé "Brassens était-il noir ?"…

Le Blues est un art délicat. Entre les clones de SRV ou Clapton, les remake ou pâles copies façon B.B. King, les adaptations décalées pour se la jouer novateur (tout le monde n’a pas le talent d’un Bulldog Gravy ou d’un Jesus Volt), les ‘back to the roots’ qui n’en peuvent plus de se la jouer Delta mais sans le feeling indispensable à ce retour aux sources, la route est minée et les bas-côtés glissants. Jean Sangally a su éviter…

En trois albums seulement pour quinze ans d’existence, le groupe britannique Portishead a marqué de son empreinte la scène musicale. Le trio fondé à Bristol et dont les membres se sont connus dans une ANPE locale pour musiciens a pris avec ce troisième opus un virage très prononcé avec le trip-hop de ses débuts. Véritable monument d’orchestration et de d’arrangements, ‘Third’ se veut à la fois planant et furieusement rock, déjanté et envoutant…

Le dernier opus de Nicholas Edward Cave, plus connu sous le nom de Nick Cave, est à l’image du bonhomme : surprenant, prenant, mystérieux, magique. Accompagné de ses fidèles Bad Seeds, Nick Cave nous propose un album dans lequel nombre de ses influences et de ses aspirations se mêlent pour aboutir à cette musicalité si particulière qui caractérise un univers très perso où se mêlent sonorités mystiques et délires rock aux parfums romantique plus noirs que gris…