Ceux qui croyaient tout connaître et avoir tout entendu à la guitare se mettent l’auriculaire dans l’œil jusqu’au coude s’ils n’ont pas entendu le Roy Buchanan en live! C’est même à se demander si la Télécaster n’a pas été inventée rien que pour lui tant on a l’impression qu’elle est vivante sous ses doigts véloces. L’album date certes de 1985 mais il n’a pas pris une seule ride. ‘Green Onions’, ou le fameux ‘Peter Gunn’,semblent terriblement contemporain et la performance guitaristique est au moins équivalente à celle de Keith Emerson sur son Hammond B 3 lorsqu’il interprétait le même titre.

‘When a Telecaster plays the blues’: une totale immersion dans un passé pas si vieux que ça et qui n’en finit pas de révéler de véritables pépites dont nombre d’amateurs de bonne musique ne soupçonnaient même pas l’existence. En réécoutant cet album on ne peut s’empêcher de penser à Fred Chapelier et au fabuleux boulot qu’il a entrepris pour rappeler à nos mémoires chloroformés par les médias grand publics ce génie de la six cordes dont les interprétations de ‘Hey Joe’ et de ‘Foxy Lady’ feront pâlir plus d’un guitariste confirmé. Et comme tout l’album est de la même trempe, ne pas s’empresser d’aller l’acheter serait la plus grande des âneries du moment. Avec de tels albums, Noël c’est tous les jours!

 

Dominique Boulay