Rock |
Putain de tornade rock que cet album qui vous souhaite la bienvenue à l’hôtel de la mort. Car il est mortel, ce scud. L’opus donne d’un côté dans le minimaliste, avec cinq titres seulement, mais punaise que ces cinq titres en valent des wagons de pas mal de groupes qui vous remplissent les galettes en vous tartinant des semblants de hits à grand renfort d’arrangements torchés à la va vite, avec le PQ qui colle encore à la jaquette.
Ici, ce ne sont que cinq titres que les quatre pistoleros vous proposent, mais cinq titres qui valent chacun beaucoup plus que les dix euros que vaut la galette. Quand je pense que vous mettez près de vingt euros dans de soit disant albums pour lesquels on devrait vous payer pour vous les faire écouter… Z’êtes pas raisonnables, non plus, reconnaissez-le. Mais z’avez la possibilité de changer, et de suite, en vous laissant entraîner dans la bande des Pistoleros.
Ouvrez grandes vos oreilles, enfilez santiags et gilet de cuir, desserrez la ceinture et enfoncez les pistolets dans les étuis car les Pistoleros vous attendent pour leur tournée des bouges. De gauche à droite, z’avez Lee J. Pistolero, chanteur avec une tronche de tueur à gages et à qui on ne cherche pas de noises, puis Iggie Pistolero, le mercenaire-gratteux de service, aussi rapide à dégainer qu’à aligner les riffs, Angel Pistolero, le killer-bassiste et Leeroy Pistolero, le cogneur le plus féroce que l’on connaisse. Quatre mercenaires à qui l’on peut aisément attribuer les quatre cartes maîtresses de tout jeu de Poker. Après, qui sera pour vous l’as de cœur ou l’as de trèfle, libre à vous de vous décider. Mais faîtes vite, car les mecs dégainent vite et ne vous laissent guère la possibilité d’hésiter. Vous prenez les balles en plein cœur, et basta, vous appuyez sur ‘replay’. J’en connais même qui ont trifouillé leur télécommande pour ne plus avoir à appuyer sur cette maudite touche….et faire tourner le CD en boucle.
Et les voisins me direz-vous? Pas de souci, ils sèchent au soleil, entre les cactus.
C’est alors qu’ils sont installés à Saragosse en Espagne, que Lee J. (chanteur) et Ian (bassiste) ont en tête un concept novateur de rock à la sauce flamenco-sleaze-glam, mélange explosif de Motley Crüe et Aerosmith recouvert de sauce Free fortement épicée Slade parfumée à la New York Dolls. Un mélange si corrosif que même le fond de la marmite en a été rongé, laissant la zik dégouliner dans les bacs.
Gypsy Pistoleros enregistre son premier album, ‘Para Siempre’, sous la houlette de Joe Gibb (Catatonia, Jane’s Addiction, Madonna, The Cure, Robbie William, Funeral For A Friend, c’est dire le bonhomme) assisté de Gethos Wollcock (le Pistolero masqué) au Mighty Atorn Studios, à Swansea, au Pays de Galles. Qualifié à sa sortie comme ‘Le plus grand album de flamenco-glam-sleaze-rock’n’roll-punk’, l’opus annonce la couleur d’entrée avec un ‘spanglish’ aux saveurs mortelles, le chant mêlant textes anglais et espagnols.
Et comme ces Pistoleros sans foi ni loi ne font pas dans la dentelle, les riffs hard & rock côtoient une voix rock & punk, des trompettes mariachi et des guitares hispanisantes, inondant de soleil vos enceintes qui en transpirent de bonheur.
Bienvenue à la Fiesta, caramba, et tant pis pour les voisins qui sèchent entre les cactus. Z’avaient qu’à se la payer aussi, cette chambre à l’hôtel de la muerte.
Frankie Bluesy Pfeiffer
www.myspace.com/frankiebluesy
Voilà un CD-EP qui présente, pour le moins, un petit goût de ‘Trop Peu’. Cinq morceaux, en guise de mise en bouche, pas un de plus. Gageons qu’à moins d’être mélomane-anorexique, on ne saura se contenter d’une mini-galette, surtout quand le goût de la pâte est si bon. Car le peu qu’elle contient va en laisser bon nombre sur leur auguste fessier.
Il nous faut donc considérer le ‘petit sablé’ que nous avons entre les mains et les oreilles comme une entrée (en matière) seulement, une introduction à une œuvre plus grande à venir. Et l’attente de la suite va être exactement proportionnelle aux dimensions de la musique proposée ici. N’étant pas un spécialiste es-étiquetage, je me limiterai au qualificatif de ‘flamenco rock déjanté’. Et si cela ne signifie pas pour vous synonyme de très grande qualité, c’est que nous n’avons décidément pas les mêmes valeurs.
Ce n’est pas la première fois que le quatuor britannique s’essaie à l’espangland (cocktail d’anglais et d’espagnol), et je peux vous assurer qu’à chaque fois les résultats ont surpassé les attentes. Je suis donc convaincu que la galette à venir culminera à des hauteurs qui dépasseront nos attentes les plus folles. Les albums précédents ayant entamé un travail de sape de nos valeurs habituelles, il y a fort à parier que la suite va être pire, encore! Voilà qui devrait suffire à faire patienter les ardeurs les plus brûlantes.
Dominique Boulay
Gypsy Pistoleros