Sorti tout droit de l'enfer après des années de purgatoire, un nouvel arrivant sur la scène très prisée du blues français: Stéphane Gaudoin, alias Red Man, nous offre son premier opus, ‘Bleus démons’.

 

D'emblée le ton est donné. La claque dès le premier titre: ‘Ma petite’. Et quelle claque! Langue de Molière oblige, avec cette voix qui semble sortir des ténèbres, Red Man nous plonge, par la force de ses textes, dans un univers parsemé de désillusions, d'errances et d'espoir. De suite, il enfonce le clou, le bougre, avec ce magistral ‘Un coup d'masse dedans’.

 

Accompagné par Louis ‘Gost’ Martin (basse) et Lionel ‘Animal’ Bissière (batterie), Red Man, tantôt guitare acoustique, tantôt guitare saturée, nous gratifie d'un enchaînement de compositions personnelles à couper le souffle: ‘Pour un whisky’, ‘Larmes sur l'oreiller’, ‘Le blues de l'hosto’, et nous dévoile ses talents d'harmoniciste sur le très accrocheur ‘Traquenard blues’.

Emouvants duos avec sa compagne Marie ‘The Dancer’ Polinari sur les titres ‘Cyclone blues’, ‘Chienne de vie’ et ‘Qu'est ce que tu veux’.

 

De plus, l'artiste est généreux, nous proposant sur ce très bel album autoproduit, ‘fait maison’, comme il le dit lui-même, douze titres originaux et deux adaptations de reprises ’Boogie Chillen’ de John Lee Hooker et ‘Ramblin on my mind’ de Robert Johnson. Les vieux démons se réveillent, mais qui va s'en plaindre…!

 

Un peu aisé, certes, de faire la comparaison avec les maîtres dans ce domaine, Paul Personne, Bill Deraime, Patrick Verbeke,…. mais l'évidence est là, et on ne peut la nier.

Il fallait oser cette impertinence: jouer dans la cour des grands!

Merci Red Man de l'avoir fait. Ange sorti de nulle part, tes ‘bleus démons’ t'ouvrent désormais les portes du paradis de nos bluesmen préférés sur cette terre de France.

 

Alain Betton

 

CD ‘Bleus Démons’: Un disque proposé au prix de 10 euros et à demander par e-mail à stephane.gaudoin@sfr.fr ou via sa page MySpace: www.myspace.com/stephanegaudoinsfrfr 

 

 

Y’a comme ça des albums qui nous arrivent, tout simplement, au milieu de pas mal d’autres et que, dans un premier temps, rien ne fait ressortir du lot, surtout quand c’est un CD autoproduit et qui ne dispose donc pas de toute la grosse mécanique des labels, comme le démontre le feuillet recto/verso qui sert de livret et la photo de rails qui nous fait penser à quelques autres couvs.

 

Par contre, dès le CD lancé, on en prend pour son grade avec un blues d’excellente facture, ‘Ma petite’: guitare saturée juste comme il faut, rythmique bien calée, musicalement ça vous laisse sur le cul, direct, tandis que côté chant, c’est la surprise du chef, et quelle belle surprise, avec cette voix râpeuse et rugueuse qui ne va pas sans rappeler celle d’un Fred Blondin et qui colle parfaitement aux thèmes de chansons comme ‘Pour un whisky’.

 

Pas mesquin pour deux balles, Red Man vous colle sur ce premier album 14 titres, dont 12 compos et deux reprises dont une très belle version de ‘Ramblin’ On My Mind’ de Robert Johnson, preuve, si besoin était, que le lascar a le blues dans le sang. Un Red Man au sang bleu et qui vous accroche le cœur avec ses ‘Larmes sur l’oreiller’, son ‘Cyclone Blues’, sa ‘Chienne de vie’, et sa quête de réponses avec ‘Qu’est-ce que tu veux’. Le cœur remué, on appuie ‘Encore une fois’ sur la télécommande et on relance le CD, histoire de se dire qu’on est bien tombé dans un ‘Traquenard Blues’ pour lequel on va verser quelques ‘Larmes sur l’oreiller’.

 

Un grand coup de cœur que ce ‘Bleus Démons’.