Sans aller jusqu’à Chicago il y a moyen de se procurer de belles galettes de Chicago Blues, et celle-ci en est une, donc vous économisez déjà sur le billet d’avion. Premier bon point.

Second bon point, l’ouverture des sessions d’enregistrement à des invités, et pas n’importe lesquels, en plus, puisqu’on retrouve dans la ‘guest list’ pas moins de 9 artistes de qualité: Véro Sauriat (sans ses Mama’s Biscuits) au chant, le génial Mick Ravassat à la slide guitare, Romain Petite aux claviers, Thierry Huylebroek et Mathieu Canali aux guitares, Néama Laguide au chant, Christophe Clément et ‘Tonton’ Floris aux fûts, sans oublier Denis Aigret à l’orgue, à la guitare acoustique et au chant.

 

Troisième bon point de cet opus, le mélange particulièrement bien réussi entre compos originales et reprises, avec notamment cette très belle version de ‘Help Me’ (signée Dixon/Miller) et cette non moins excellente adaptation de ‘(I Got A) Stomach Ache’ signée Wells/Guy et que le combo vous propose en titre bonus, en version ‘live’, et de plus de 8 minutes trente. Elle n’est pas belle la vie, lorsque l’on a Chicago chez soi, sans même à se farcir le décalage horaire ?

 

Côté compos, c’est du fait maison et ca décoiffe. On fait dans le spontané et sans recherches subtiles gonflantes. C’est naturel et ca vous prend aux tripes comme ca vient, sans ménagement. Vous vous surprendrez à taper du pied, en cadence, sur ‘Bad Reputation’ (au fait, très jolie, l’intro façon sillon de 33 tours usagé…!!!), vous serez embarqué là où le combo vous emmène, que ce soit dans leur ville à eux, cette ‘Small Town’ que Manu, Norbert ‘Mister No’, Ian et Chris vous feront traverser à leur tempo, ou dans leur cantoche à eux, pour ‘Give A Toast’.

 

Sûr qu’après pareil opus on a envie de tout partager avec ce quatuor qui vous fait croire qu’on est avec eux à Chicago alors qu’ils vous baladent dans leur ‘Small Town’, mais on s’y croit, et on a même du mal à quitter son rock’n’rolling chair après ça.

D’ailleurs faudrait pas qu’ils nous embarquent trop loin avec leur Chicago Blues, ceux-là, car sans billet retour, et avec décalage horaire en plus, j’en connais qui vont rester plantés devant leurs enceintes un bon bout de temps, espérant que les fuseaux horaires assurent seuls le retour au bercail. Retour à une réalité qu’est pas toujours Chicago Blues et c’est bien dommage, même si de l’autre côté de l’Atlantique brille la lumière d’un ‘One Sunny Morning’.

 

Frankie Bluesy Pfeiffer

 

CD disponible en contactant  chicagoline@free.fr et via www.myspace.com/chicagoline