BOB CORRITORE & FRIENDS – High Rise Blues

South West Musical Art Foundation / Vizztone
Blues

Faut-il vraiment encore présenter Bob Corritore à nos fidèles lecteurs? Nous l’avons déjà fait ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI… M’enfin, bon, une dernière fois, pour les néophytes: natif de Chicago, cet harmoniciste émérite migra pour Phoenix, Arizona, voici plus de quarante ans déjà. N’ayant pas tardé à s’y produire régulièrement avec quelques amis en visite (de Louisiana Red à Chico Chism), il y anime chaque semaine sa propre émission radio (sur KJZZ FM), et dirige depuis trente ans son propre club, le bien nommé Rhythm Room, au sein duquel il programme nombre de ce que la scène blues américaine compte de sémillants vétérans encore en activité. Guère enclin au gaspillage non plus qu’à la déperdition, ce bon Bob prend soin depuis les prémices de cet établissement à y conserver une trace sonore de chacun de ces artistes de passage. Trente ans plus tard, le voici donc en possession d’archives quasiment dignes pour le blues de celles de Claude Nobs au Montreux Jazz Festival. Et depuis qu’il en distille avec constance la panacée, on eût pu craindre que cette manne finisse par se tarir, mais il n’en est rien, puisqu’au contraire, chacune de ses publications semble renchérir sur celles qui la précèdent! Que l’on en juge, puisque cette nouvelle fournée distille des enregistrements aussi inédits qu’exclusifs de Jimmy Rogers, Magic Slim, Koko Taylor, John Primer, Sam Lay, Pinetop Perkins, John Brim, Lil’ Ed, Eddy Clearwater et Bo Diddley!!! On aurait pu clore cette chronique sur cette simple énumération, tant celle-ci excite les glandes salivaires, mais vous nous connaissez: service-service. Collectées au fil des trois dernières décennies, les 17 plages ici proposées présentent également leur lot de sidemen de luxe, au rang desquels on dénombre le regretté Willie “Big Eyes” Smith (historique drummer de Muddy Waters), mais aussi Luther Tucker et Bob Margolin (tous deux guitaristes du même), Big Jon Atkinson, Bob Stroger, Henry Gray, Sid Morrow, Billy Flynn, Calvin Jones, Marty Dodson, Brian Fahey et June Core. S’ouvrant sur le “Last Time” de (et par) Jimmy Rogers, cette collection se poursuit avec le funky “My Buddy Buddy Friends” par Magic Slim (que reprirent également Charlie Musselwhite et Dr. Feelgood), avec un Corritore dans la veine roborative de Junior Wells. Le batteur chicagoan Chico Chism signe et chante la plage titulaire, avec le concours des six cordes du transcendant Luther Tucker, avant que Bob Stroger et Willie Smith ne le relayent auprès de la Queen Bee en personne, Miss Koko Taylor, pour le “29 Ways” de Willie Dixon. On pourrait ainsi les énumérer toutes, mais signalons déjà que parmi les saillies notoires de ce recueil, on ne peut passer sous silence le “Little Girl” de Bo Diddley (by himself), le “Short Haired Woman” de Lightning Hopkins par Eddie Taylor Jr, “Why Are You So Mean To Me” par John Primer, le sidérant “Caught In The Act” de Lil’ Ed, “Sail A Ship” de (et par) Eddy Clearwater (avec le pianiste Bob Riedy) et “Hard Pill To Swallow” de (et par) John Brim, sans oublier le “Honey Where You Going” de Jimmy Reed par le regretté Sam Lay, “Grinder Man” de Memphis Slim par Pinetop Perkins (avec un Corritore en plein trip Walter Horton) et le “She’s Alright” de Muddy Waters par son fidèle lieutenant “Big Eyes” Smith. Traversée ce bout en bout par un harmonica protéiforme, épousant tel un caméléon chacun des styles qu’il aborde, voici donc une nouvelle anthologie vivante du Chicago blues, digne complément de la fameuse série “Living Chicago Blues” que publia Alligator voici 45 ans déjà.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 9th 2023

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