MURRAY KINSLEY & WICKED GRIN – Eye Of The Storm

Phoenix Records
Blues
MURRAY KINSLEY & WICKED GRIN - Eye Of The Storm

Formé en 2001, The Wicked Grin est un trio de l’Ontario, constitué de Murray Kinsley au chant, lead guitar et cigar-box, Laura Greenberg à la basse et aux backing vocals, et Dave Tettmar aux drums, backing vocals et claviers occasionnels. Cet EP de six titres est leur cinquième contribution discographique à ce jour. Ils y accueillent pour guests extraordinaires l’impressionnant harmoniciste Steve Marriner (récemment chroniqué ICI), ainsi que l’immense claviériste Jesse O’Brien, omniprésent sur maintes productions nous provenant du pays dont la feuille d’érable demeure l’emblème (cf. les récents albums de Suzie Vinnick, Alfie Smith, Chris O’Leary, JW Jones, AJ Fullerton, Sass Jordan, André Bisson, Harrison Kennedy, Colin James et autres Strong Man Blues Remedy, tous chroniqués dans ces colonnes ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI). S’ouvrant sur la slide cigar-box saturée de sustain de leur leader, leur reprise du “Snake Farm” de Ray Wylie Hubbard prend d’emblée un ton incantatoire, avec le timbre rauque de Murray sur son refrain et les choruses de l’harmonica hanté de Marriner. La basse de Miss Greenberg s’exprime sur le pont en glissando contrôlé, tandis que les sticks de Tettmar y calment temporairement le jeu avant le retour de la tempête. Pour tout dire, on ne s’y trouve guère loin du Captain Beefheart de “Safe As Milk”, avant que le british blues shuffle “Dance With Me” et “Friday Blues” ne nous transporte chez le John Mayall de “A Hard Road” et “Crusade”. Marriner y accomplit à nouveau des prodiges, tandis que le piano de Jesse emprunte sur le second des accents barrelhouse, et que les six cordes de Kinsley confirment à quel point ce dernier connaît ses vintage guitar-heroes anglais sur le bout des ongles (de Stan Webb et Tony McPhee à Kim Simmonds). “Dressed In Black” est un furieux Texas-boogie dans la veine de ZZ Top, avec un spectaculaire solo d’orgue d’O’Brien et un autre de Marriner, pour se conclure sur un ravageur chorus de slide électrique du taulier. C’est avec les cuivres caquetants de Zeek Gross et les chœurs de la section rythmique que se propulse le funky “Hold On” (soli de sax et de wah-wah, et breaks de basse et de drums à la clé). Le poignant et semi-acoustique “Blues For Sorrow” achève d’emporter l’adhésion. Tournant principalement sur le continent Nord-Américain (ils furent notamment semi-finalistes lors de l’édition 2019 de l’International Blues Challenge de Memphis, et nominés aux Maple Blues Awards de leur pays, deux ans plus tôt), ces Canadiens ont déjà opéré quelques incursions en Grande-Bretagne et en Allemagne. Ne reste plus qu’à les découvrir à présent dans nos contrées, c’est du moins tout le mal qu’on leur souhaite.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, February 7th 2025

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