AJ FULLERTON – The Forgiver And The Runaway

Vizztone
Soul blues
AJ FULLERTON - The Forgiver And The Runaway

Ceux qui vénèrent comme moi le premier album solo du regretté Gregg Allman (Laid Back en 73) comprendront le frisson qui m’a traversé à la découverte de la plage d’ouverture de ce troisième album du jeune singer-songwriter et guitariste AJ Fullerton (son premier chez Vizztone, après deux auto-productions). Émotion que partageront vraisemblablement les bienheureux à qui l’évocation du trop méconnu Eddie Hinton arrache une larme. Car il y a indéniablement ce type d’ADN chez ce natif du Colorado, comme en attestent les imparables “Healing Takes Time”, “Could’ve Been Mine”, “Slippin’ Away”, “Say You’ll Stay”, “I Cried”, “Never Was” et la plage titulaire. Épaulé par le multi-instrumentiste Steve Marriner (J.W. Jones, Monkey Junk) au Hammond B3 ainsi qu’aux guitares, à la basse, à l’harmonica et à la production, notre révélation affirme en effet un talent plus qu’affirmé au fil des dix originaux qu’il aligne et chante ici d’un timbre mature et assuré. Le line-up assemblé par Marriner à Toronto pour emballer l’affaire présente tout d’une dream-team: les harmonicistes  Jake Friel (avec lequel Fullerton a déjà enregistré un album en duo) et Paul Reddick, la bassiste Anna Ruddick, le batteur Glenn Milchem, ainsi que le sorcier des claviers Jesse O’Brien, celui de la pedal-steel Aaron Goldstein (“Homesick”) et un brelan de choristes aux petits oignons, contribuent à mitonner un son aussi groovy que chaleureux, qui n’est pas sans évoquer les riches heures de Leon Russell à Muscle Shoals (ce “Cherry Red” de JD Taylor et Tyler Goodson, dont le tangage rappelle celui du “Call Me The Breeze de J.J. Cale). Si vous appréciez votre soul-blues accommodé à la sauce funky sudiste (“Wish You’d Tell Me”), foncez: cinq étoiles top notch! Indispensable!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 12th 2021

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Un album à commander sur le site de AJ FULLERTON, ICI