COLIN JAMES – Open Road

Stony Plain
Americana, Blues
COLIN JAMES - Open Road

On savait de longue date qu’un physique ingrat pouvait constituer un obstacle pour le développement d’une carrière dans le show-business, mais dans le cas de Colin James, ce handicap fut d’abord inversé. Paradoxalement en effet, son physique avantageux ne le servit guère sur la voie musicale qu’il s’était choisi. À ses tout débuts (en 1988), son label tenta  même de le dissuader de jouer le moindre blues sur son premier album, afin de tirer plutôt parti de son look de jeune premier pour en façonner un artiste pop. Il lui fallut dès lors près d’une dizaine d’années pour parvenir à s’imposer en tant que bluesman crédible, avec son “National Steel” de 1997. Désormais quinquagénaire, si l’homme porte toujours beau, il ne subsiste plus grand monde pour lui contester la moindre légitimité, et ce n’est certes pas cette nouvelle livraison (sa vingtième à ce jour) qui lui portera ombrage en la matière. S’ouvrant sur une cover saignante du “As The Crow Flies” de Tony Joe White (que reprit également en son temps le non moins regretté Rory Gallagher), les festivités se répartissent entre compositions originales et hommages à certains maîtres du Chicago West-Side, tels que Magic Sam (“That’s Why I’m Crying”) et “Otis Rush (“It Takes Time”), ou encore à ceux de Detroit (“Bad Boy” de John Lee Hooker), de Saint Louis (“Can’t You See What You’re Doing To Me” d’Albert King), de Memphis (“I Love You More Than Words Can Say” de Booker T. Jones) et d’Austin (“Change It” de Doyle Bramhall, via Stevie Ray Vaughan, ou encore l’original “There’s A Fire”, dans la veine assumée de ce dernier), voire à Bob Dylan (“Down In The Bottom”, et ce “It Takes A  Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry” que vient également d’adapter Carolyn Wonderland sur son dernier album). S’appuyant sur son fidèle trio (Norm Fisher, bass, Geoff Hicks, drums et Simon Kendall à l’orgue et au clavinet), il accueille en guests le grand Steve Marriner (impérial à l’harmonica sur “It Takes Time”) et l’imparable pianiste Jesse O’Brien sur le vintage rock n’ roll “When I Leave This House”. Si la plage titulaire et “Raging River” (co-signé avec Colin Linden) s’apparentent davantage à l’Americana FM qu’au blues stricto-sensu, on ne déniera à Colin James ni ses conséquents talents de guitariste et de songwriter, ni sa belle persévérance. Keep on cruising, chap!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 17th 2021

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Colin James – Open Road (Lyric Video):