BOB CORRITORE & FRIENDS – Doin’ The Shout !

South West Musical Art Foundation / Vizztone
Blues
BOB CORRITORE & FRIENDS - Doin' The Shout !

On prend (quasiment) les mêmes, et on remet ça! Pour ceux qui suivent ce feuilleton avec assiduité, voici son douzième épisode (ou treizième, voir ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI). On ne vous refait pas la retape: en résumé, ce bon Bob (à la tête d’une mine inépuisable d’enregistrements inédits, dont il s’avère de fait l’instigateur), gratifie le monde libre (au rythme d’un éphéméride) de captations en mode scoop de presque tout ce que la scène blues historique (ainsi que sa relève) compte de survivants et d’impétrants, et ce depuis bientôt vingt ans déjà. On retrouve donc la même litanie d’usual suspects, de Bobby Rush à John Primer, en passant par Jimi ‘Primetime’ Smith, Bob Stroger, Oscar Wilson, Francine Reed et Tia Carroll, auxquels se joignent encore Nora Jean, Carla Denise et Thornetta Davis. Autant dire que cette fois, la parité est respectée, et que les dames s’y trouvent plus que jamais à l’honneur! C’est cette dernière qui ouvre le feu avec l’enlevé “Say Baby Say” (soutenue, outre l’harmo juteux de Bob, par les non moins excellents Dave Keyes au piano, Bob Stroger à la basse et Rockin’ Johnny Burgin aux six cordes). C’est Oscar Wilson qui chante le “Woman Wanted” de facture très Muddy Waters, puisque c’est Bob Margolin en personne qui y assure les licks de slide caractéristiques du défunt Maître. C’est Nora Jean qui le relaie ensuite au micro pour la plage titulaire (de facture zydeco), avant de transmettre ce dernier à Francine Reed pour un langoureux “I Guess I’m A Fool” (accompagnée par rien de moins de Ben Levin au piano, et l’impérial Duke Robillard à la guitare). Corritore s’y fend d’un solo de chromatique top notch, et c’est assurément l’un des sommets de ce recueil. Nora Jean revient pour le up-tempo Chicago shuffle “It’s My Life”, où ‘Primetime’ Smith épouse à merveille le jeu de slide amplifiée d’Elmore James. Oscar Wilson interprète ensuite “Just A Dream”, soutenu par le piano d’Anthony Geraci et la guitare de Margolin, tandis que Corritore y prend un chorus empreint de tout ce que Little Walter a apporté à l’instrument, avant que l’emblématique Bobby Rush n’effectue son cameo avec le funky “I’ve Got Three Problems”. Thornetta Davis reprend le flambeau pour l’enlevé “That Don’t Appease Me” où réapparaissent la guitare de Johnny Burgin et la basse du vétéran Bob Stroger. Les six cordes du grand Kid Ramos illuminent le “I’ve Got To be With You Tonight” que chante la poignante Tia Carroll (avec à la basse le grand Bill Stuve, ex- Rod Piazza’s Mighty Flyers), autre point culminant de cet album. C’est le grand John Primer en personne qui chante son “Twenty Room House” où étincellent, outre ses six cordes, les ivoires d’Anthony Geraci, avant que Jimi ‘Primetime’ Smith ne duettise avec Carla Denise sur “Same Old Thing”, dans la veine du “Shame, Shame, Shame” de Jimmy Reed et du “Big Boss Man” de Willie Dixon. C’est au patronal Bob Stroger qu’échoit le mot de la fin, avec un “My First Love” autobiographique où il est relayé à la basse par un Bob Margolin transi de respect, et soutenu par un Geraci impeccable comme de coutume. MC de premier ordre, Corritore agrémente chacune de ces douze plages (captées en 2023 et 2024) de son impressionnante maîtrise de l’instrument de poche, et cet album pourrait aisément faire figure d’anthologie du genre. Foin de la verroterie en vigueur, ces gens ne fourbissent que de la came certifiée: blues addicts, sus!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, February 10th 2025

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