GREAT LAKE SWIMMERS – Caught Light

Pheromone Recordings
Americana
GREAT LAKE SWIMMERS - Caught Light

Comme Chuck Melchin chez les Bean Pickers Union (puis The Bluest Sky), Ben Cramer pour Old Sea Brigade ou Mac MacCaughan avec Portastatic, Great Lake Swimmers est devenu le faux-nez derrière lequel ne se dissimule même plus le compositeur, chanteur et guitariste canadien Tony Dekker. Pour sa seizième livraison sous cette bannière en vingt-deux ans (si l’on y inclut son prédécesseur, chroniqué ICI, et quatre albums en public), ce dernier s’est entouré d’une fine équipe, issue de la scène éclectique de Toronto. Outre le renommé harmoniciste Steve Marriner (préposé au mixage), on y distingue le subtil batteur Gary Craig (dont on peut également apprécier la patte sur les récentes productions de Harrison Kennedy, Bruce Cockburn, Matt Patershuk, Steve Dawson, Ndidi O ou encore Suzie Vinnick, tous chroniqués ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI), couplé à la basse, aux guitares, à la pedal-steel, à la contrebasse, à la mandoline et au bouzouki de Jimmy Bowskill (repéré par ailleurs aux six cordes chez Steve Marriner et Harrison Kennedy ICI et ICI), et aux claviers multiples de Steve O’Connor. En dix compositions aux arrangements aussi agrestes qu’ouvragés, nos amis de l’Ontario recréent le sound caractéristique qui ornait les productions de Jackson Browne et James Taylor voici plus d’un demi-siècle. Réhaussé des chœurs sensibles de Colleen Brown et de la pedal-steel de Bowskill, le “One More Dance Around The Sun” d’ouverture ravive d’emblée les riches heures de Laurel Canyon, tandis que “Wrong, Wrong, Wrong”, “For You To Come Around”, “Youth Not Wasted”, “Endless Detours” et “The Fledging Jay” renvoient aux Long Ryders et autres early-Jayhawks (tous hautement redevables envers les Byrds de “Dr. Byrds & Mister Hyde”, qu’évoque plus directement encore “Running Out Of Time”, avec ses boucles de guitares passées à rebours, comme dans le désormais classique “Full Service, No Waiting” de Peter Case). Avec à nouveau les chœurs célestes de Colleen Brown, c’est carrément le Neil Young ombrageux de “Zuma” et “On The Beach” que rappelle la plage titulaire, tandis que “A Distant Star” et “All The Best” en font autant avec le premier America. Les nostalgiques des productions de Gene Clark, Gram Parsons et Crosby-Nash trouveront amplement ici de quoi se sustenter. Quant aux autres, ils pourront toujours y humer par procuration un âge d’or fantasmé, qu’ils n’ont pas eu la fortune de connaître en son temps.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, November 13th 2025

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