Rock'n'Roll |

Après leur remarquable album 50.000.000 Batmen Fans Can’t Be Wrong qui revisitait avec brio 13 standards du rock’n’roll (album chroniqué ICI par votre serviteur), les marseillais de Batmen nous reviennent avec un album live sobrement intitulé Four Live, édité sur le label Les Disques Tchoc du taulier Daniel Sani, concert enregistré et capturé live le 15 novembre 2024 au Leda Atomica Musique (LAM) de Marseille.
Capturer live quatre véritables fauves du rock’n’roll, quatre morts-de-faim déterminés à mettre le feu, n’était pas une partie gagnée d’avance. On n’enferme pas quatre rockeurs prêts à en découdre dans un CD, les doigts dans le nez, en se frisant les moustaches, comme on va à confesse ou comme on traverse la rue d’un pas léger, pour aller s’en jeter un derrière la cravate. Quoi qu’il en soi, le résultat est probant et très concluant, pour une qualité d’écoute de première classe, tout confort, avec Champagne millésimé à volonté et caviar pour les autres et les plus belliqueux…
Le line-up de Batmen se compose du remarquable Henri Sanchez au chant, un chanteur expérimenté qui maîtrise son organe vocal comme un alchimiste maîtrise les doctrines occultes et ésotériques de l’époque gréco-romaine.
Pour l’anecdote et la légende, Henri Sanchez est un vieux briscard du rock marseillais qui a fait la première partie des Rolling Stones le 30 mars 1966 avec son groupe de l’époque, Why Not. Un concert mythique des Stones organisé par le régional de l’étape, Jean-Pierre Foucault (Carry-le-Rouet), à la Salle Vallier de Marseille, le fameux concert où Mick Jagger s’est retrouvé avec un œil au beurre noir et quelques ecchymoses, suite à la projection d’un OVNI dans sa tête, identifié depuis comme étant un barreau de chaise! Quand Graine de Violence de Richard Brooks rencontre La Fureur de Vivre de Nicholas Ray, avec en filigrane le bouquin de Maurice Lemoine Le Cuir et le Baston.
On retrouve bien évidemment l’incontournable et indispensable Dan Imposter (Daniel Sani) aux guitares, aux chœurs et en maître de cérémonie. Que dire de plus sur ce monument du rock’n’roll marseillais, sublime compositeur et divin mélodiste? J’ai déjà tout écrit sur lui, ou presque… Daniel Sani est tellement bon, qu’il mériterait d’être parisien! Non, je déconne!!! Non, c’était une blague, de mauvais goût certes, mais une simple blagounette!!! Non, pas la tête, pas la tête, aïe, ouille… Mais c’est Daniel Sani qui mériterait d’être statufié de son vivant, sur le parvis du Stade Vélodrome, en lieu et place d’un certain Nanard, marseillais d’adoption et d’opportunisme. Il faudra quand même qu’un jour la France se réveille, sorte de sa léthargie et qu’elle prenne enfin conscience qu’à Marseille il existe un artiste de premier ordre, sincère et authentique, avec la foi d’un marathonien sur la route d’Olympie, qui enregistre des albums magistraux avec Batmen, The Jana’s, Dan Imposter ou encore Daniel Sani chante Jean-William Thoury… et bien d’autres… Est-ce un vœu pieux? Souhaitons le contraire et qu’un électrochoc miraculeux se produise.
Quant à la solide section rythmique des Batmen, elle est composée de Fred Vaillant à la basse et de Jean-Michel Gambino à la batterie. Et là, je peux vous dire que c’est du costaud, une armoire normande à la précision chirurgicale d’une montre suisse. La même rythmique qui officie sur l’excellent album The Jana’s Come See Me, chroniqué dans ces colonnes par votre serviteur (chronique ICI).
15 standards sont ici revisités à la sauce Sani et Batmen, comme Batman Thème, un générique TV de 1966, compo de Neil Hefti, Route 66 du crooner Nat King Cole de 1946, titre qui sera également repris par Chuck Berry, les Rolling Stones, Dr Feelgood, The Cramps, The Brian Setzer Orchestra ou encore Nancy Sinatra, etc… The Way I Walk de Jack Scott (1959), qui sera également interprété par Robert Gordon, avec Link Wray et Chris Spedding, The Cramps… Treat Her Right de Roy Head, titre qui sera adapté en français chronologiquement par Dick Rivers et Eddy Mitchell, les deux frères d’armes du rock’n’roll français, ou les deux frères ennemis, chat contre chaussette, c’est selon… (personnellement, je penche plutôt vers la seconde hypothèse), I’m Waiting For The Man du Velvet Underground, I’m A King Bee de Slim Harpo et beaucoup d’autres pépites issues de la fabuleuse épopée du rock’n’roll et du blues, dépoussiérées et remises au goût du jour sans pour autant les dénaturer à grands coups de Kärcher, avec l’immense talent et la totale crédibilité par Batmen.
Album INDISPENSABLE!
Serge SCIBOZ
Paris-Move
PARIS-MOVE, June 24th 2025
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Albums recommandés par la rédaction de Paris-Move:
Album des Batmen noté “Indispensable” par notre rédaction: 50.000.000 Batmen Fans Can’t Be Wrong
Chronique ICI
Extrait: “Batmen nous propose de remonter le temps à bord de leur Batmobile, entre Chevrolet Corvette et Ford Mustang, et de revisiter 13 classiques du rock, avec leur propre savoir-faire, leurs racines et leur empreinte personnelle, pour ne pas sombrer dans un énième fac-similé, ce qui aurait qu’un intérêt restreint, voire quasi nul.” (Serge SCIBOZ – Paris-Move)
Album THE JANA’S – Come See me, noté “Indispensable” par notre rédaction:
Chronique ICI
Extrait: “JA NA est de la race des lionnes, des panthères, des princesses du rock’n’roll et du blues, entre Tina Turner, Pat Bénatar, Wanda Jackson, Bessie Smith ou encore Fabienne Shine (Shakin’ Street).” (Serge SCIBOZ – Paris-Move)