STEVE DAWSON – Ghosts

Pravda Records
Americana
STEVE DAWSON - Ghosts

À ne pas confondre avec son homonyme canadien (sorcier du fingerpicking et de la slide, mais également producteur, natif quant à lui de Vancouver et établi à Nashville), ce Steve Dawson-ci est pour sa part originaire de San Diego, et a grandi dans l’Idaho (où il s’initia à la guitare encore adolescent, pour y composer ses premières chansons). Après quelques mois d’apprentissage au sein de la fameuse Berklee School Of Music de Boston, il atterrit ensuite à Chicago pour y fonder son premier groupe, Stump The Host, dont il épousa la chanteuse, Diane Christiansen. Menant de front une carrière solo (cinq albums à ce jour) et celle de membre de la formation americana Dolly Varden, il a réalisé début 2020 l’acclamé “Last Flight Out” (avec l’ensemble folk-jazz Funeral Bonsai Wedding), suivi voici trois ans de l’excellent “At The Bottom Of A Canyon In The Branches Of A Tree” (chroniqué ICI). Avec son mantra “the past is gone”, le “Time To Let The Light In” d’ouverture reprend la thématique du “No More Looking Back” de Ray Davies en 1976: il est évidemment vain de prétendre changer ce qui est accompli… Cela n’empêche pas les fantômes qu’évoque son titre de hanter ce disque, au point que la plupart de ses plages s’avèrent empreintes de remords et de nostalgie. Du doux-amer “Oh California” (nimbé d’une lap-steel languide et des chœurs de Nora O’Connor) aux poignants “It Was A Mistake” et “When I Finally Let You Down” (organ, horns & piano driven ballads rivales des “Night They Drove Old Dixie Down” et “Jealous Guy” de qui-vous-savez), en passant par la perplexité face aux ravages du temps et notre incapacité à en tirer le moindre enseignement (“Walking Cane” avec l’accordéon de son complice Alton Smith, et “Sooner Than Expected”), ou encore l’agonie absurde et allégorique d’une biche percutée de nuit par un chauffard ivre (“A Mile South Of Town”) et le portrait sans concession de la white-trash community que dépeint le country-rocker “Leadville”, cette collection ne cède guère à l’optimisme. Souvent proche de la désillusion de joyeux dépressifs tels que Harry Nilsson, mais avec l’acuité d’un autre Harry disparu (Chapin), ce Dawson-ci n’en néglige pas pour autant de laisser poindre furtivement une lueur d’espoir ambigu (“I Am Glad To Be Alive”), avant de conclure sur le suicidaire “Weather In The Desert”, dont la trame semble faire écho aux disparitions respectives de Gram Parsons et Townes Van Zandt.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, June 12th 2024

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Album à commander ICI (digital, CD et vinyle)

Steve Dawson: guitars, vocals
Gerald Dowd: drums, harmony vocals
Brian Wilkie: pedal steel
Alton Smith: Wurlitzer, piano, accordion and harmony vocals
Nora O’Connor: harmony vocals
Diane Christiansen: harmony vocals
Ingrid Graudins: harmony vocals
Chris Greene: Tenor and Baritone Saxophone
John Moore: trumpet
Tommi Zender: baritone guitar