FLAVIA COELHO – Ginga

PIAS
Electro, Latino
FLAVIA COELHO - Ginga

Née le 26 juillet 1980 à Rio de Janeiro (et installée en France depuis 2006), Flavia Coelho remporta le tremplin musical Génération Réservoir, avant d’être signée en 2011 par les indépendants de Discograph. Depuis son irruption sur la scène française (avec son premier album, “Bossa Muffin”), cette féministe militante appose les rythmes de sa terre natale (et d’ailleurs) à ses textes tropicalistes, et consacre son cinquième album aux musiques qui bercèrent son adolescence: “J’écoutais Michael Jackson et Marvin Gaye dans un Brésil en pleine mutation, mais ce n’est pas forcément cela qui a guidé mon écriture. Avec l’arrivée d’internet, je découvrais, à côté des musiques traditionnelles, les sons funk et hip-hop. C’est tout cela qui a engendré mon propre style, ce “bossa muffin” qui m’accompagne depuis mes premiers albums. Pour ce nouvel album, j’ai ajouté aux sonorités sud-américaines des influences “amapiano”, cette musique venue d’Angola et du Mozambique. Je me suis aussi inspirée des harmonies de la musique classique, afin de créer un certain envoûtement lors de l’écoute”. Toujours épaulée par le producteur et arrangeur de ses débuts, Victor Vagh-Weinmann, elle fusionne ainsi funk, house, musique latino-américaine, samba, reggae, soul, hip hop et amapiano, et s’est également entourée, pour le mixage de ces dix nouveaux titres, de Tom Fire, Prince Fatty, Paul de Synapson, Mr Gib ou encore Guts. On retrouve cette touche electro-samba mâtinée de morna cap-verdienne dès le “Mama Santa” d’ouverture, sur laquelle enchaînent les dansants “Nordestina” et “Mais Amor”. Les entêtants “Passageiro”, “Tamarindo” (avec son melodica millésimé) et “Sistema Solar” proposent un mix similaire à celui que distillait Grace Jones voici quarante ans déjà, quand elle reprenait Astor Piazzola sur son propre “Nightclubbing”. À savoir un chaloupé aussi sensuel que paradoxalement synthétique, tandis que “Doces Manhàs” et “Bira” en font autant sur skank beat délicat. Entre Seu Jorge (chroniqué ICI), Diana HP (chroniquée ICI) et Lenine, Flavia Coelho poursuit donc son chemin, entre tradition vernaculaire et modernité contemporaine. S’il n’en bouleverse pas les canons, ce disque aussi frais qu’ensoleillé permet au moins de ne pas se trémousser totalement idiot. Ce qui, concédons-le n’est déjà pas si mal.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 2nd 2024

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