Electro-World

Fille de la flûtiste Lena Horta et du bassiste Yuri Popoff, la Brésilienne Diana HP s’est établie dans notre pays, où elle a déjà publié deux précédents albums depuis 2013. Se revendiquant d’une modernité initiée dans les années 70 par Milton Nascimento et Lô Borges, cette native de Belo Horizonte s’est formée au chant, à la flûte et au piano en étudiant la musique classique et le jazz. Nièce du fameux guitariste Toninho Horta, elle s’est approprié la liberté que s’accordait ce dernier au sein du Clube Da Esquina, courant musical où la tradition se mariait sans tabou à des modes d’expression occidentaux, voire libertaires. Mixées par Dave McDonald (Portishead), les neuf plages de ce “Fazer e Cantar” (“Faire Et Chanter”) la présentent entourée des JazzBastards, collectif de zicos français se déclinant entre son mari Mathias Allamane (basse, guitare, orgue), Vincent Taurelle (claviers, programmation) et Vincent Taeger (batterie, percussions). Entre lascivité Gainsbourienne (“Le Jour”, co-signé avec Stéphane Ruffin), funk aérien (“Balanço”) et pop élégiaque (“Gagarin” écrit par son paternel sur des lyrics de Heitor Branquinho), ses sambas et bossas se teintent d’une électro éminemment organique (“Delikatessen”, “Brincadeira”, “Mais Um Sol”, “Sonho”), dans la veine de la génération brasileira contemporaine qu’incarnent respectivement Seu Jorge, Lenine et Bebel Gilberto. Aussi jubilatoire que solaire, un album qui propulse résolument la culture brésilienne dans ce siècle, n’en déplaise à Bolsonaro.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, February 11th 2022

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