| Chanson française, Rock'n'Roll |
Lorsqu’au mois de mai dernier, mon ami Patrick Renassia, big boss du label et de la boutique “Rock Paradise”, La Mecque du rock’n’roll et du blues à Paris, la caverne d’Ali Baba du disque vinyle, les Mille et Une Nuits des trésors cachés, me demanda de venir assister au showcase d’un certain Pierre Benvenuti, en hommage à Johnny Hallyday, j’avoue volontiers avoir été sur le moment pour le moins dubitatif à cette perspective que je trouvais saugrenue et dénuée d’un quelconque intérêt humain et musical. Je me suis dit: oh putain, je vais devoir me farcir un sosie physique de Johnny, avec le sempiternel bouc à la Fabien Barthez, un type gauche, bedonnant et en déliquescence, maladroit et mauvais, façon Johnny Vegas ou Johnny Rock… Non, pitié! J’implore la miséricorde! Ou alors, je vais devoir supporter un sosie vocal de Johnny, une sorte de Laurent Gerra du rock’n’roll façon Jean-Baptiste Guégan, un piètre freluquet qui respire comme Johnny, qui parle comme Johnny, qui marche comme Johnny, qui prend la posture de Johnny, qui se prend pour Johnny, mais qui n’est absolument pas Johnny, malgré ses efforts désespérés et qui même avec l’appui de Michel Mallory, le cowboy d’Aubervilliers, auteur-compositeur d’exception (La Musique Que J’Aime, Tu Peux Partir Si Tu Le Veux, Ma Main Au Feu, Noël Interdit…), pour pousser Guégan au cul et le propulser vers la voûte céleste du succès et du rock’n’roll, n’en demeure pas moins qu’une piètre et insignifiante carricature de Johnny. A l’instar du Canada Dry et en comparaison avec sa carrière de sosie vocal, le breton est doré comme l’alcool, son nom sonne comme un nom d’alcool… mais ce n’est pas de l’alcool! Volontairement, je réfute l’idée d’employer les termes de “taulier” pour Johnny, de “Mr Eddy” pour Mitchell ou de “boss” pour Springsteen, car je trouve ces dénominateurs communs et autres qualificatifs, ridicules, inadaptés, réducteurs et hors de propos. Bref, malgré mes réticences au premier abord, le 11 mai 2024, je me retrouve la fleur au fusil à Rock Paradise pour assister au showcase de ce nommé Pierre Benvenuti, artiste que je vais découvrir et que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam, avec la ferme intention de boire une bière avec Jo Rodriguez, le Président International des Desperados, le Harley Davidson Club à l’effigie de Johnny, que je connais un peu et que j’apprécie beaucoup, puis de m’éclipser discrètement au bout de quelques minutes, de filer à l’anglaise tel Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, après la commission d’un délit. Mais heureusement, rien ne se passa comme je l’avais prévu, et parfois la vie nous réserve de biens belles rencontres et de fabuleuses connexions insoupçonnées…
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir en la personne de Pierre Benvenuti un véritable chanteur de rock’n’roll, à la voix suave et rocailleuse, un artiste authentique au charme méditerranéen (Bastia), chaleureux, généreux, souriant et accessible envers son public, un public aux anges venu en nombre ce jour-là, pour le soutenir et reprendre en chœur et à l’unisson, tous les classiques de Johnny, de toutes décennies confondues et merveilleusement bien interprétés, avec crédibilité et conviction, par Pierre Benvenuti. Avec lui, nous sommes aux antipodes de l’escroquerie, de la pâle copie et de l’imitation poussive, physique et vocale, démarche chaloupée, bouc savamment taillé, croix en pendentif et tête de loup tatouée sur le biceps, mais plutôt dans la performance individuelle, en privilégiant son ADN, son empreinte personnelle, son vécu et sa propre tessiture vocale, même si quelques intonations peuvent faire penser au Johnny des années 70. Bien entendu, le clou du showcase fut l’interprétation d’Où Que Tu Sois, l’hommage rendu à Johnny Hallyday, magnifiquement interprété par Pierre Benvenuti, une chanson à donner le frisson et à faire couler les larmes, malgré la bière, le ronronnement des Harley, les tronches patibulaires et de durs à cuire des bikers et le cuir des blousons. Ce titre poignant à souhait que l’on retrouve sur cet EP, est signé Arcangelo Minacori. Le rideau est tombé, mais tu es toujours là, le rideau est tombé, tu nous manques déjà…
Cet EP démarre tambour battant avec La Bagarre, Johnny Hallyday live à l’Olympia 1962. Le premier véritable enregistrement live de Johnny, produit et réalisé par la mythique et regretté Lee Halliday. La Bagarre (Trouble), célèbre titre d’Elvis Presley extrait du film Bagarres au King Créole (King Créole) de Michaël Curtiz de 1958. Blueberry Hill est une version studio de Johnny. Ce titre est de Sammy Kaye (1940) et sera popularisé par Fats Domino en 1956. Il sera repris par une pléiade d’artistes, allant de Nat King Cole à Louis Armstrong, en passant par Brenda Lee et Ricky Nelson, et par la sainte trilogie du rock’n’roll français: Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Dick Rivers. Le 4ème morceau de Johnny live à l’Olympia 1962, est: Elle Est Terrible. Il s’agit de la reprise de Somethin’ Else, standard d’Eddie Cochran composé par Sharon Sheeley et Bob Cochran (label Liberty 1959), adapté en français par Jil & Jan. Outre l’excellente version de Johnny, on peut citer également celles des Sex Pistols, The Flamin’ Groovies, Led Zeppelin, Shakin’ Stevens ou encore Tom Petty and the Heartbreakers…
Bien évidemment, je fais amende honorable, à la limite de la génuflexion qui confine à la repentance, et je remercie vivement mon ami Patrick Renassia d’avoir lourdement insisté pour que je bouge mon popotin et sans qui je n’aurais pas découvert un chanteur fantastique et charismatique en la personne de Pierre Benvenuti, un artiste sincère qui aime éperdument Johnny Hallyday et qui avec Où Que Tu Sois, lui rend le plus bel hommage depuis ce funeste 5 décembre 2017 à Marnes-la-Coquette. En attendant avec impatience l’ouvrage de Carol-Makéda Ketchman, fille de Lee Halliday: Il Vient De Là – La Saga Des Hallidays, à paraître le 15 octobre 2024. Amicales salutations aux Desperados, au Président International José Rodriguez, au Vice-Président Jean-Noël Brun et à tous les membres de ce club Harley Davidson, des gens formidables qui donnent la meilleure définition de la fidélité, de l’amitié, des valeurs ancestrales, d’une certaine idée de l’entraide, de l’esprit de groupe et du code d’honneur, bien mieux qu’au sein d’une équipe de rugby même à l’ancienne (3ème mi-temps, bourre-pifs, cassoulet et confit de canard) ou d’un engagement à la Légion Etrangère à Aubagne. Pour se procurer cet EP de Johnny Hallyday et Pierre Benvenuti, rendez-vous dans les meilleurs délais chez Rock Paradise (42, rue Duranton 75015 Paris!), au métro Boucicaut, ou connectez-vous sur le site des Desperados. Dépêchez-vous car il ne reste que très peu d’exemplaires et il va falloir montrer patte blanche. En effet, pour éviter une émeute, une liesse populaire incontrôlable, voire d’éventuelles violences urbaines en cascade perpétrées par l’engouement que suscite ce disque déjà noté par notre rédaction comme INDISPENSABLE, une compagnie de CRS avec snippers sur les toits avoisinants et chiens policiers aux crocs acérés, surveillent étroitement et drastiquement le rue Duranton et l’entrée du Paradis Rock, Rock Paradise! Si vous cherchez la bagarre, vous êtes venus à la bonne place, si vous cherchez la bagarre, regardez-moi bien en face…
Serge SCIBOZ
Paris-Move
PARIS-MOVE, August 6th 2024
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Rock Paradise: 42, rue Duranton 75015 Paris, métro Boucicaut.
Et un énorme merci aux HDC Desperados de proposer sur leur site des vidéos devenues “cultes” de Johnny, comme:
– Rassemblement Harley 18 août 1991 avant concert de Fréjus:
…ou encore l’exceptionnelle vidéo de cette traversée des USA d’Est en Ouest, Miami Los Angeles, en Harley Davidson: “32 jours avec nos motos – voyage organisé par Gilles Pardon, secrétaire Desperados de Johnny Hallyday”:
Toutes les vidéos sont à retrouver ICI, sur la page Vidéos du site des DESPERADOS!
Merci à eux !!!!!!
Frankie, rédacteur en chef – PARIS-MOVE