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De nos jours, les nostalgiques de Jorge Ben, Gilberto Gil, Milton Nascimento et Vinicius de Moraes se trouvaient en voie de ringardisation, depuis que leurs chères samba et bossa s’étaient acoquinée avec l’électro. C’eût été sans compter sur le renouveau du genre, tel qu’il fut ravivé dans son dépouillement originel par quelques artistes émergents, dont Seu Jorge fut l’un des fers de lance. Paru voici presque vingt ans déjà, son second album (initialement publié chez nous sur le label Naïve) n’a rien perdu de sa pertinence ni de sa spontanéité. À rebours des bidouillages en vogue au moment de sa conception, il s’appuie en effet sur l’accompagnement gracile de la guitare acoustique de Robertinho Brant et des percussions subtiles de Pretinho Da Serrinha. Juste relevé à l’occasion d’une basse ou d’une guitare électrique (dont Seu joue lui-même sur “Bel Querer”), ainsi que des touches furtives d’un synthé en embuscade, le timbre sensuel et délicatement voilé du chanteur épouse la moindre inflexion de ces neuf plages, où les adaptations toutes personnelles du “Chatterton” de feu Serge Gainsbourg et du “Don’t” de Leiber et Stoller côtoient des sambas quasi-a capella telles que les irrésistibles “Fiore De La Citta”, “Sào Gonça” et “Eu Sou Favela (un problema social)”. Produite par Jérôme Pigeon et remastérisée par le grand Renaud Létang (et bien sûr toujours introduite par le hit “Tive Razào”), cette réédition restaure une fraîcheur que l’original n’avait en définitive jamais perdue. La bossa éternelle servie par le nec plus ultra de la production sensible, et donc garantie sans naphtaline!
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, July 24th 2023
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Painting [Original Painting (Cover)] – Vik Muniz (Vicente José de Oliveira Muniz)