WALKIN’ BLUES – Roots

Autoproduction
Folk-Blues
WALKIN' BLUES - Roots

Nous vous avions alertés voici deux ans déjà de l’irruption de ce quarteron de vétérans des scènes blues et folk du littoral des Hauts de France. Les revoilà donc avec un second essai, tout aussi convaincant que son prédécesseur (chroniqué ICI), et au titre des plus pertinents. Car de racines, il est chez eux question de bout en bout, qu’il s’agisse de celles de leur terroir (le Houtland de notre Flandre à nous), ou plus prosaïquement encore, de celles de leur répertoire. Car là où d’aucuns s’entêtent à prétendre apposer leur pierre à un édifice toujours plus monumental à mesure que l’on s’en approche, Walkin’ Blues met un point d’honneur à ne quasiment interpréter que des titres du patrimoine folk-blues du siècle écoulé (quitte à les réinventer à l’occasion). Défilent ainsi sous leur patte exercée des classiques de Mississippi Fred McDowell, Sonny Boy Williamson (premier du nom), JB Lenoir, Robert Nighthawk, Casey Bill Weldon, Memphis Slim, Slim Harpo et Sticks McGhee, ainsi que de leur Maître à tous, Robert Johnson, et quelques perles plus contemporaines signées Rag Mama Rag, Pat Donohue ou Lil’ Red & The Rooster. Sporadiquement renforcés par le piano d’Onno Ottevanger, le banjo de Florian Lemoine et le violon de Peter Steen, ils oscillent entre Piedmont blues appalachien mâtiné d’irish jig & reel (“Write Me A Few Of Your Lines”, “Good Time”), ragtime des origines (“Apple Tree Swing”, “Take It Easy Baby”, “Just As Well Let Her Go”), ainsi que deep down Delta (“Alabama Blues”, “Travellin’ Riverside Blues”), boogie swamp (“Shake Your Hips”) et proto-rockab’ swing (“Drinkin’ Wine Spodee-O-Dee”). Du washboard à la contrebasse de Pierre Snaet, en passant par les six cordes acoustiques de Denis Byache et Michel Rouxel (en slide comme en picking), l’harmonica véloce de Dominique Floch confirme ce qu’il a assimilé de la flamme initiale de pionniers tels que Sonny Terry, Hammie Nixon, Will Shade et Jazz Gillum. 100% acoustiques, les arrangements s’accommodent sans problème des injonctions éco-responsables, garantissant à chacune de leurs performances une empreinte carbone des plus modérées. Enregistrées en leur temps (pour certaines d’entre elles) sur d’antiques 78 tours, ces 14 plages retrouvent ici la fraîcheur de leur jeunesse d’antan, et l’exploit mérite d’être salué comme il se doit.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 13th 2022

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WALKIN’ BLUES: à écouter ICI
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