ELTON JOHN – Honky Château – 50th Anniversary Edition

Universal
Pop
ELTON JOHN - Honky Château – 50th Anniversary Edition

Sans doute influencés par le sépia que l’artwork de cet album (le sixième d’Elton) partageait avec celui (éponyme) du Band, la plupart des chroniqueurs d’alors comparèrent “Honky Chateau” à ce dernier. Rétrospectivement, Reginald Dwight (alias Elton John) se situait surtout dans la veine d’auteurs/ compositeurs/ interprètes tels que Jim Croce (dont l’ombre plane lourdement sur des plages telles que “Susie (Dramas)”, “Salvation”, “Slave”, “Mona Lisas & Mad Hatters” et “I Think I’m Going To Kill Myself”), Leo Sayer (le fameux “Rocket Man”), Bowie circa “Hunky Dory” (“Hercules”, dont la similitude avec “John, I’m Only Dancing” saute aux tympans), ou encore Gilbert O’Sullivan (“Mellow”), dont les singles cartonnaient alors des deux côtés de l’Atlantique. Fuyant le régime fiscal qui avait amené l’année précédente les Stones à s’exiler à Villefranche-sur-Mer, le producteur Gus Dugeon, l’ingé-son Ken Scott et la paire d’auteurs-compositeurs que formait alors Elton avec Bernie Taupin jetèrent à leur tour leur dévolu sur un studio français, le très côté Château d’Hérouville, drivé par le légendaire (et tragique) Michel Magne. Premier de ses enregistrements à s’effectuer avec son touring band (plutôt qu’avec les traditionnels requins appointés à l’heure), Honky Château devait également s’avérer le premier de sa carrière à se hisser au sommet des charts brittons et amérloques. Le guitariste Davey Johnstone (tout juste affranchi de la formation prog-folk froggy Magna Carta), le drummer Nigel Olsson et le bassiste Dee Murray (tous deux ex-Spencer Davis Group) goûtèrent tant les ors et ivoires de Hérouville (ainsi sans doute que les grands crus de sa cave) que leur équipage y élut à nouveau domicile pour y réaliser ensuite Don’t Shoot Me, I’m Only The Piano Player, ainsi que le blockbuster définitif, Goodbye, Yellow Brick Road. Le second-line beat New-Orleans rag d’ouverture, “Honky Cat” (alors issu en single) présentait donc une section de cuivres 100% frenchy (Jean-Louis Chautemps et Alain Hatot aux saxes, Ivan Jullien à la trompette et Jacques Bolognesi au trombone), tandis que notre gloire nationale Jean-Luc Ponty officiait pour sa part au violon électrique sur deux autres titres. Cette édition de luxe du jubilée s’augmente de pas moins de 17 inédits (dont neuf démos initiales et huit versions captées live au Royal Festival Hall de Londres, le 5 février 1972). Disponible en double LP ou double CD, avec livret de 40 pages abondamment documenté, happy birthday, Rocket Man!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 12th 2023

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