ANGELICA ROCKNE – The Rose Society

Fluff n’ Gravy / Loose
Americana
ANGELICA ROCKNE - The Rose Society

Il aura fallu cinq ans à cette singer-songwriter pour donner suite à son premier album, “Queen Of San-Antonio”. Ayant depuis déménagé de Oakland pour L.A., son existence en conçut quelques menus bouleversements. D’une tournée en ouverture des shows de Mariee Sioux (complice de longue date d’Alela Diane), qui la mena de Santa Fe jusqu’à New-York, à une excursion vers Abu Dhabi, Angelica trouva le temps de se marier, ainsi que de mettre au monde une petite fille. Sous la houlette du producteur Oz Fritz, elle a assemblé pour ce second essai une dream team figurant le guitariste (et bassiste) John Crimele, le claviériste Patrick McGee et le batteur Cody Rhodes. En dix vignettes d’une langueur similaire, elle nous ouvre son cœur, mais un détail fait néanmoins tâche dans ce tableau. Si Miss Rockne s’est manifestement foulée sur le plan des lyrics, on ne peut hélas en dire autant des mélodies. Bâtie sur le même pattern rythmique (ce three-steps dont les country aficionados de Bakersfield érigèrent une norme), une bonne moitié des titres (de l’éponyme à “White Cadillac”, “The Distance Is High”, “The Undoing”, “Path Of The Rose” et “Ripe To Ruin”) semble en effet égrener de multiples variantes du “Words” de Neil Young, tandis que les quelques écarts à cette doxa (“Crystalline”, “The Night Dreams Of You”) peinent à dessiner quelque relief à cette morne plaine. Une bande son d’une monotonie peut-être idoine pour les desperate housewives, mais guère propice à susciter la moindre surprise. C’est d’autant plus regrettable que les musiciens n’en peuvent mais… Emmylou avait son Gram, mais tout le monde n’a pas cette (mal)chance.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 27th 2023

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