| Post-Punk |
Si vous parvenez à imaginer Morrissey accompagné par les Stranglers, vous pouvez vous représenter ce qu’évoquent les “One Easy Thing” et “Bury Me in My Shoes” qui ouvrent ce second album de TV Priest. Voici donc sans doute ce à quoi le marketing contemporain apparente l’étiquette “post-punk”: un substrat de références, sans doute autant digérées et régurgitées que celles qui distinguent le hip-hop originel de ses rejetons actuels… Si les progrès accomplis par le groupe en un an semblent conséquents (comme en attestent quelques plages apaisées telles que “Limehouse Cut”, “The Happiest Place On Earth” et “Sunland”), on se méprendrait à tenter d’y déceler la moindre compromission. La triomphale abrasivité new wave qui présidait sur “Uppers” transpire plus que jamais via de stridentes harangues telles que “I Have Learnt Nothing”, “Unravelling” et la plage titulaire (comme du U2 sans les bondieuseries) ou encore “It Was Beautiful”, “The Breakers” et “It Was A Gift” (du Cure d’il y a quarante-cinq ans, alors encore dégraissé jusqu’à l’os). Seule concession à l’époque, “I Am Safe Here” ne déparerait pas le répertoire de Franz Ferdinand. Sinon, plus Britannique que jamais, TV Priest persiste et signe à porter le fer ans la plaie, là où les populistes prospèrent à désigner le doigt alors que ce dernier pointe la lune. Et si une Albion déboussolée jusqu’au Brexit trouvait finalement en Charlie Drinkwater le héraut qui lui fait défaut depuis que Paul Weller s’est mué en old prima donna? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, May 28th 2022
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TV Priest – Bury Me In My Shoes (Official Video):