TERRY BRISACK – Far From The Madding Crowd

L'Orage Continental
Folk, Pop
TERRY BRISACK - Far From The Madding Crowd

Cela fait un bail que nous suivons assidûment les tribulations de l’érudit Terry Brisack (chroniqué dans nos colonnes ICI, ICI, ICI, ICI, ICI et ICI). Près de cinq ans (déjà) après ses “One Night In The Wax Museum” et “Jack London – La Ruée Vers Jack”, ce fin lettré nous revient aujourd’hui avec cet album dont le titre s’inspire d’un fameux roman anglais éponyme (signé Thomas Hardy et publié en 1874), et dont l’action se déroulait dans l’Angleterre rurale à l’époque victorienne. Terry n’est pas le premier (ni sans doute le dernier non plus) à puiser dans ce best-seller d’il y a un siècle et demi, puisque l’y ont notamment précédé le “Batsheba Smiles” de Richard Thompson (sur son chef d’œuvre de 1999, “Mock Tudor”), ou encore Paul McCartney dans “3 Legs” (sur son non moins séminal “Ram” de 1971), voire Ray Davies qui chanta sur son propre “The Way Love Used To Be” (“Percy”, 1970): “we’ll find a way through the mad rushing crowd”, paraphrasant peu ou prou à son tour le titre du roman de Hardy (c’est vous qui m’avez dit de le dire). Plus pastoral que jamais, Terry ouvre les festivités avec un “The Waiting Room” boisé, où une flûte mutine répond à son alerte picking acoustique, tandis que le violoncelle du talentueux Timothée Couteau (dont deux albums furent également chroniqués ICI et ICI) lui donne la réplique sur “The House Is Empty” et la plage titulaire. Complice de longue date, le polyvalent Fred Lafage officie à nouveau aux miscellaneous (sitar, tablas, orgues), et enrichit maints titres de ses arrangements de cordes (les majestueux “King Ot The Minor Key”, “Baskerville Hall”, “Time Stood Stil”, et “Winters Past (Again & Again)”. “A Sad And Wintry Tale” et “Lavinia D’Aufideni” empruntent au “See My Friends” des Kinks leurs ornements de sitar hindouisant, tandis que des folk tunes telles que “Highlands”, “High Tide” et l’instrumental “Distant Shore” adoptent la tournure celtique qui sied à leur thème. Les orchestrations subtiles et délicates qui sertissent cet album magnifient la dextérité de Terry aux six cordes acoustiques et à la slide amplifiée. Comme l’énonce la formule éculée, et si c’était là son disque le plus abouti?

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 1st 2023

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