Terry Brisack – Diary Of A Lover

La Cabine / Orage Continental
Rock

Sacré Terry! Après “Honky Tonk Mind” (hommage bien troussé à Hank Williams) et “Brighton 1932” (sous l’appellation Terry Brisack Band), le revoici sous son pseudonyme seul, pour ce qui pourrait bien s’avérer son album le plus personnel à ce jour, tout en révélant l’éventail le plus vaste de ses références. Outre l’évidence (le Dylan de “Blood On The Tracks” et “Desire”), cette nouvelle livraison le situe en effet à équidistance de Willy de Ville, d’Elliott Murphy et, surtout, du Johan Asherton de “Trystero’s Empire” (“Winter Rose / Evening Clown”, “Temples In The Rain”). Un folk-rock à la fois savamment arrangé et délicatement ouvragé, dont les réminiscences celtes avoisinent ça et là la splendeur d’un Chris Wilson post-Barracudas (“Christmas In The City”). Amateurs de picking subtil, de steel guitar et de grands espaces, voici la bande son de vos prochaines saisons. Avec Timothée Couteau (violoncelle de l’Hapax) et la choriste Lucie Truffaut en guests lumineux, ainsi que Johnny Thunders et Julie London pour dédicaces. Ajoutez une cover de Nick Cave, une de Tom Russell et une autre de Chris Bailey (ainsi qu’un superbe instrumental slide dédié à Rainer Ptacek), et la messe est dite (s’il n’était la reprise du “Love In Vain” de Robert Johnson en ghost track). En somme, Brisack se la joue panavision: un disque à écouter les yeux fermés, en regardant défiler nuages et paysages. Trip assuré.

Patrick Dallongeville
Paris-Move

Terry Brisack