Funk, Gospel, Soul |

Nous vous avons déjà narré par le menu la saga de ce vétéran soul-bluesman de l’Arkansas, natif de Louisiane (ICI, ICI, ICI et ICI). C’est à nouveau sous la houlette de Dan Auerbach (dont il représente l’une des perles saillantes du catalogue) que ce bon Robert franchit un nouveau pas dans l’affirmation de sa spiritualité, en teintant plus que jamais sa musique du gospel de son enfance. Il embarque dans cette mission sa propre fille, Christy Johnson (déjà présente sur certaines plages de son précédent album), ainsi qu’un aréopage de fines lames, parmi lesquelles on distingue (outre Auerbach en personne) l’éminent guitariste Barrie Cadogan (Little Barrie, Primal Scream, The The, Liam Gallagher) et son complice batteur Malcolm Catto (Heliocentrics, Madlib, DJ Shadow), ainsi que le bassiste émérite Thomas Brenneck (pilier fondateur du label Daptone) et le claviériste Ray Jacinto. Dès le pieux “I Wanna Thank You”, le timbre rauque de Finley se marie au contre-chant filial, dans un climat laid-back où la spontanéité des instrumentistes traduit l’esprit live & loose qui présida à ces prises (dont les bases rythmiques furent toutes pliées la même journée). Quiconque ne serait pas averti de la dimension actuelle de ces enregistrements serait légitimement habilité à les dater d’il y a un bon demi-siècle. Ainsi de “Praise Him” et “Helping Hand” (avec leurs cuivres et chœurs Blaxploitation façon Jackie Brown), de “His Love” et “I Am A Witness” (accusant leur touche Curtis Mayfield) et du trépidant “On The Battlefield”, tous pulsés par le groove hypnotique qu’y impriment Brenneck et Catto. L'”Electric War” que Cadogan et ce dernier publièrent il y a six mois sur son label (chroniqué ICI) a manifestement inspiré Auerbach, qui en prolonge l’esprit et le son sur des plages furieusement habitées telles que “Holy Ghost Party” et “Can’t Take My Joy” (nimbées de fuzz, de reverb, de wah-wah et d’un orgue à la Traffic). S’il n’est pas certain que Robert Finley eût effectivement abordé son propre album gospel sous cet angle si on lui en avait délégué le loisir, on ne peut cependant lui dénier une sincérité patente. Une rondelle à ne toutefois pas confondre avec celles du Golden Gate Quartet, de James Cleveland et de Mahalia Jackson: c’est bien plus organique (et moins policé) que chez eux!
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, September 23rd 2025
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En tournée française en octobre 2025
Le 7 au BBC, Caen
Le 8 au Grand Soufflet, Rennes
Le 9 à La Cigale, Paris
Le 17 à l’Espace Brémontier, Arès
Le 18 au Rhino Jazz Festival, Saint-Chamond
Le 19 à l’Usine, Istres
Le 21 à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc
Le 22 à l’Interférence, Balma