Folk

À l’aube de la quarantaine, la Californienne Alela Diane, que l’on découvrit fraîche et pimpante voici presque vingt ans déjà avec son magistral The Pirate’s Gospel, démontre, pour son septième album à ce jour, que la maturité n’a nullement tari son inspiration. Et tandis qu’à ses débuts, des courants aussi iconoclastes que l’anti-folk prônaient un dénuement lo-fi du type “enregistré sur dictaphone via un interphone”, la production ouvragée de cette galette (confiée à Tucker Martine) se révèle d’une impressionnante méticulosité. Si le picking alerte avec lequel elle dévide le délicat “When We Believed” s’ancre manifestement dans le bluegrass dont Chet Atkins, Stefan Grossman et Marcel Dadi comptèrent parmi les plus brillants vulgarisateurs, ses talents consommés de mélodiste, d’interprète et de songwriter l’exonèrent de tout plagiat servile. Avec leurs arrangements majestueux de cordes et de piano, les splendides et désabusés “Of Love”, “Howling Wind” et “Strawberry Moon” l’apparentent notamment au Leonard Cohen des tout débuts, tandis que “Camelia”, “Moth In The Light” et “Mother’s Arms” renvoient pour leur part à ses propres premier et second opus (To Be Still en 2009). Le “Paloma” d’ouverture et le “Another Dream” conclusif nous transportent à travers l’espace et le temps sur les rives du After The Gold Rush de Neil Young. Comment désigne-t-on une sorcière bienveillante, déjà? Une magicienne, pardi… Un album aussi addictif et enveloppant qu’une couette de plumes au cœur de l’hiver.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, December 7th 2022

::::::::::::::::::::::::::::::

ALELA DIANE en concert en 2023:
au Botanique à Bruxelles, vendredi 3 février
au Reflektor à Liège, samedi 4 février
au Grand Mix à Tourcoing dimanche 5 février