SPANISH HARLEM ORCHESTRA – Imàgenes Latinas

Ovation Records
Afro Cuban

Né dans le Bronx en 1954 de parents Porto-Ricains, le pianiste Oscar Hernàndez était le cadet d’une famille de onze enfants. Ayant grandi dans un contexte latino dont les hérauts musicaux avaient pour noms Tito Puente, Tito Rodriguez et Willie Colon, il fut exposé tout jeune aux prestations de Ray Barretto et Eddie Palmieri, qui se produisaient alors dans les clubs de la Grosse Pomme. Ayant débuté par l’apprentissage de la trompette, il se tourna ensuite vers le piano, au contact de musiciens locaux qui lui en transmirent les rudiments. Après ses débuts au sein de modestes formations locales telles que Joey Pastrana & La Conquistadora, il fut engagé par Ismael Miranda, puis par Ray Barretto himself, avant d’être débauché par Ruben Blades. S’étant produit des années durant en sideman de pointures telles que Tito Puente, Celia Cruz, Willie Colon, Oscar De’Leon (et même Julio Iglesias), il forma en 2002 le Spanish Harlem Orchestra, à la tête duquel il reçut en 2003 et 2005 les Grammy Awards d’album salsa de l’année. Tout en poursuivant en parallèle ses activités au sein de la formation californienne Alma Libre (chronique ICI), il propose à présent le huitième album du vaisseau amiral de la salsa contemporaine dans le secteur de Ground Zero, dont il demeure le leader incontesté. En onze plages intenses (dont il signe la quasi-moitié), c’est un festival de cuivres extra-caliente (ils sont cinq), agrémentés du piment fort que leur impriment les timbales, congas, bongos, maracas et guiros débridés, sous la houlette des ivoires du patron. Le déhanché des trois vocalistes se révèle aussi manifeste que hautement communicatif, et l’énergie qu’y consacre cette banda latina n’a d’égale que son impressionnante cohésion. Furtivement tempérée par une rumba aussi romantique que fugace (“Come Te Amo” ou “Mi Amor Sincero”), quand la tradition accède à ce niveau d’incandescence, elle rime assurément avec combustion (cf. ce “Mambo 2021”, qui n’aurait déparé nulle B.O. des seventies)… Planquez donc la vaisselle et les bibelots fragiles: hot salsa dura is back and here to stay, ¡ay, caramba!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 30th 2022

::::::::::::::::::::

Site internet de la formation: ICI