Americana, Country, Pop, Rock |
Depuis une bonne quinzaine d’années, le guitariste, chanteur et songwriter Robert Rex Waller Jr. est le frontman des fameux I See Hawks in L.A., formation phare de l’Americana et de l’alternative country actuelle outre-Atlantique (dix albums au compteur, dont certains chroniqués ICI, ICI et ICI). Parallèlement à cette activité, il exerce également les fonctions de professeur émérite auprès de l’University of Southern California, où il tient la chaire Writing For Visual And Performing Artists, destinée aux aspirants professionnels des arts vivants tels que la télévision, les musiques classiques et populaires, l’architecture ou les jeux vidéo. Et si tout cela ne suffisait pas à le tenir occupé, il collabore aussi depuis des années avec des piétons comme Peter Case, Chris Hillman, Bernie Leadon, Lucinda Williams, Justin Townes Earle, Jackson Browne, Dave Alvin, Stevie Wonder, Eddie Mitchell ou encore la grande Carla Olson. C’est d’ailleurs cette dernière qui préside aux sessions de ce second album solo de notre homme. Son prédécesseur (“Fancy Free” en 2016) consistait en une collection de covers d’autres artistes, dont ce second essai prolonge brillamment la formule. Robert en présente malicieusement le concept en se référant au “Tattoo You” des Stones et à l'”Atlantic Crossing” de Rod Stewart (qui se déclinaient chacun, à l’âge d’or du vinyle, en une face rapide et une face lente), ainsi qu’aux “These Foolish Things” de Bryan Ferry et “Pin Ups” de Bowie (tous deux constitués de reprises de provenances éclectiques). S’ouvrant sur une version majestueuse du “The Sun Ain’t Gonna Shine Anymore” de Bob Crewe et Bob Gaudio (dont Cher, Frankie Valli et les Walker Brothers firent jadis leur miel) avec chœurs et cordes en grande pompe, pour poursuivre dans cette veine pop classieuse jusqu’à la ballade “Tougher Than The Rest” de Bruce Springsteen (en passant par le “Girl Of My Dreams” que Ronnie Thomas écrivit pour Bram Tchaikovsky, “There’s No Living Without Your Loving” auquel Gene Pitney, Manfred Mann et Mink De Ville firent tous un sort, et “I’ll Never Dance Again” qu’interprétèrent Bobby Rydell et les Herman’s Hermits), il propose également “Let Her Go Down” (originellement publié par Steeleye Span), “Easy Loving” (hit country de Freddie Hart), “A Woman’s Touch” de James Intveld, “Amanda Ruth” de Rank & File, ainsi que la plage titulaire, dont Charlie Louvin (des Louvin Brothers) obtint aussi un certain succès. Pour faire bonne figure s’y ajoutent le “Reconsider Me” de Margaret Lewis et Mira Ann Smith (dont Bill Hurley restitua une version décisive sur son premier album solo, “Double Agent”) et le “Gypsy Rider” de Gene Clark (que ce dernier enregistra avec Carla Olson en 1987). Le casting recense pour l’occasion, outre ses complices au sein de I See Hawks In L.A. Paul Lacques et Paul Marshall, le guitariste John York (qui figurait au line-up des Byrds sur “Dr. Byrds & Mister Hyde”), Marty Rifkin et JD Walter à la pedal-steel de circonstance, le guitariste Stephen McCarthy (des Long Ryders, puis des Jayhawks), le batteur Benjamin Lecourt (des Wallflowers), l’impérial pianiste Skip Edwards (Dwight Yoakam, Dave Alvin) et Miss Olson en personne. Plus ouvertement MOR (pour Middle Of The Road) que ce que produit d’ordinaire Waller Jr avec son band régulier, voici donc un bien bel exercice, confirmant le vaste registre d’un vocaliste de très grand talent, capable de rivaliser à discrétion avec des artistes plus grand public.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, October 6th 2023
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