Americana

Ceux que l’hybridation entre bluegrass, country, folk et psychédélisme surprendrait encore méconnaîtraient manifestement un courant fondamental de ce que l’on nomme désormais l’Americana. En effet, depuis l’Ontario jusqu’à Haight Ashbury et Laurel Canyon, et des Byrds de “Notorious Byrd Brothers” au Grateful Dead d'”American Beauty” jusqu’aux Gourds, aux Jayhawks et à Reckless Kelly, on ne compte plus les formations dédiées à ce melting pot culturel, et ce n’est pas le dixième album de ce combo californien (en treize ans d’existence) qui rompra cette tradition. À peine chamboulé par l’agenda sanitaire actuel (et les contraintes afférentes), I See Hawks In L.A. dispense ici ce à quoi il nous a habitués: de la hillbilly music mâtinée d’idéologie new age et de trips mantresques (le long “How You Gonna Know” conclusif). Parmi les quelques surprises relatives de cette livraison, on citera le concis (mais poisseux) “Mississippi Gas Station Blues”, réminiscent des Doors (on célèbre en effet ce mois-ci le demi-siècle de la disparition de Jim Morrison), et ce “Kensington Market” idyllique chanté par leur batteuse Victoria Jacobs (suggérant la rencontre de Buffalo Springfield et des Mamas & The Papas durant le Summer Of Love). Pour le reste, la qualité demeure, de l’Appalachien “Might’ve Been Me” à la plage titulaire (que La République En marche aurait pu adopter pour viatique), et les accents celtico-orientaux (l’intro et le pont du pourtant bien sage “Know Just What To Do”) côtoient une lap-steel toujours aussi alerte (“Geronimo”, “If I Move”). Le lay-out de la cover, présentant le quartette sur fond de Mont Whitney embrumé, renforce l’impression que ces olibrius doivent ignorer jusqu’à l’existence des Pet Shop Boys. Les bienheureux…

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 21st 2021

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I SEE HAWKS IN L.A. – On Our Way: un album à commander sur leur Bandcamp, ICI

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