KRIS DELMHORST – Ghosts In the Garden

Big Bean Music
Americana
KRIS DELMHORST - Ghosts In the Garden

Nous vous avions présenté il y a presque cinq ans déjà cette singer-songwriter et multi-instrumentiste, à l’occasion de son précédent album, “Long Day In The Milky Way” (chroniqué ICI). Elle en avait alors déjà huit autres à son actif, et celui-ci (son dixième donc, en un bon quart de siècle) s’avère le premier depuis la fin du confinement sanitaire lié au COVID 19 (que l’on continuera à accorder au masculin, par déférence envers la gent féminine), si l’on excepte sa participation au LP collectif The Remittance Men d’il y a trois ans (chroniqué ICI). Entre temps, la vie a poursuivi son cours inexorable, et comme pour le commun des mortels, certains de ses proches ont disparu, tandis que les enfants ont continué de grandir. Sa fille Hazel (dont le père n’est autre que son compagnon, le songwriter Jeffrey Foucault, chroniqué ICI) semble désormais en âge de s’émanciper du nid familial, et c’est à l’ensemble des sentiments mêlés qui en résultent qu’elle consacre ces onze nouveaux originaux, comme en atteste le languide (et splendide) “Summer’s Growing Old” qui en ouvre le ban. Enregistré dans une ancienne ferme-bâtisse du 18ème siècle située dans le Maine, on y retrouve la geste agreste façon “Harvest” de Neil Young sur les acoustiques et délicats “Wolves” et “Age Of Innocence” (au parfum folk et country), ainsi que sur la plage titulaire tendrement hantée, et le staff de contributeurs ci-assemblé présente les remarquables Rich Hinman à la pedal-steel et guitare électrique, Erik Koskinen aux guitares et à l’orgue, ainsi que les puissants et subtils Jeremy Moses Curtis à la basse et contrebasse, et Ray Rizzo aux baguettes. Sam Kassirer y ajoute ses propres parties de claviers (orgue, Rhodes, Wurlitzer) et d’autoharp, tandis que pas moins de huit vocalistes distincts y prodiguent des chœurs au cordeau. Entre Crazy Horse, Tom Petty et Fleetwood Mac, les rocking americana “Dematerialize” et “Won’t Be Long” (paru en single) ont tout de college radio hits en puissance, tandis que la valse lente “Not The Only One” (également sortie en single) s’avère une ode poignante à l’empathie, dont les antiques Carole King et Melanie auraient su jadis faire leur ordinaire. Les nébuleux “Detour” (chanté avec son mari Jeffrey Foucault), “Lucky River”, “Something To Show” (troisième single) et “Beyond The Boundaries” (en duo avec Taylor Ashton) rappellent certaines plages rêveuses du “Raising Sand” d’Allison Krauss et Robert Plant. La pedal-steel  de Hinman y suinte tout son suc, tandis que les prestations vocales en subliment la mélancolie. Miss Delmhorst livre donc une fois encore une œuvre de haute tenue, qui mérite effectivement le “Detour” qu’elle évoque.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, February 25th 2025

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