THE REMITTANCE MEN – Scoundrels, Dreamers & Second Sons

Blonde On The Tracks Records
Americana
THE REMITTANCE MEN - Scoundrels, Dreamers & Second Sons

Contrairement à ce que sa traduction actuelle pourrait laisser croire, le terme de Remittance Men désignait au 19ème siècle une catégorie d’émigrants anglais dans les colonies britanniques (dont le Canada, mais aussi la Nouvelle-Zélande et l’Australie), auxquels leurs familles demeurées au pays continuaient d’expédier les moyens de leur subsistance, afin de s’assurer qu’ils demeurassent à bonne distance. À l’inverse de l’usage courant, ces parias n’étaient donc pas des migrants contribuant à l’économie de leur patrie d’origine, mais persistant bien à en dépendre. Ainsi que le suggère le titre générique de cet album, les présents Remittance Men sont un agrégat hétéroclite de musiciens des environs de Boston, assemblés au fil du récent confinement sous l’égide de l’auteur-compositeur Tom Robertson, et parmi lesquels on dénombre Chris Anzalone (Roomful Of Blues), Mark Erelli (Rosanne Cash, Mark Ritter), Zachariah Hickman (Ray Lamontagne, Rodney Crowell, Josh Ritter), James Rohr (The Blue Ribbons) ou encore Kris Delmhorst, Dave Westner, Eileen Jewell et Joe Kessler. Composées et enregistrées au cours des deux dernières années, ces dix plages (dont deux reprises) s’inscrivent dans la veine Americana œcuménique qu’incarnait jadis le Band (“Lonely & Silent”,”Widows Walk”, “Avery Hill”). Avec son piano délicat et sa pedal-steel, la version du “Down South” de Tom Petty acquiert un relief manifeste (dont on retrouve la facture sur “A Room In Birmingham, England, 1919”), tandis que “Hacienda Santa Rosa” emprunte les accents tex-mex que son titre sous-entend. D’une écriture et d’une interprétation aussi élaborées que sans faille, un album perpétuant avec brio un courant plongeant ouvertement ses racines dans les environs de Big Pink, avec toutefois quelques incursions notables vers le New-Jersey du Springsteen de “The River” (“Sweet Thunder”, “Lila Page 8”). Comme le signale le nom du label, particulièrement indiqué aux fans du premier quart de carrière d’un certain Dylan.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 6th 2022

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A retrouver sur leur Bandcamp, ICI