| Blues-Rock |
Natif du Territoire de Belfort et désormais Normand d’adoption, le chanteur et guitariste Dominique Ferrer est également Américain de cœur. C’est en effet vers l’Oklahoma que pointe depuis toujours sa boussole musicale, et ce n’est certes pas son troisième album à ce jour qui le démentira. Familier du label phare de Tulsa, Horton Records (dont les récentes productions de Paul Benjaman, Brad Absher & The Superials et Seth Lee Jones furent dûment chroniquées ICI, ICI et ICI), il délivre un blend convaincant de Hills County Blues teinté de southern drawl (le “Ain’t We Gold” de John Moreland, ou encore ses propres “Forgot The Reason” et “You’re Breaking My Heart”). Une touche bienvenue de Calvin Russell mâtiné de JJ Cale et de Skynyrd point également de ci, de là (la vindicative plage titulaire, “Give Me A Break”, “The Last House”, “Just A Little Rain”, “The Traveller”, “No Matter”, ou encore le délicatement tex-mex “Baby”), pour s’étendre même jusqu’au Lou Reed désabusé de “Berlin” (“The Flag”), voire à David Bowie, avec une surprenante reprise de son “Rebel Rebel” de la même période. Doté d’un timbre vocal finement patiné au papier de verre, notre bougre sait également s’entourer, puisque le trio de jeunots qui le soutient s’avère aussi compétent que soudé. Oscillant donc d’Est en Ouest, cet impénitent wandering man ne perd cependant pas le Nord, et délivre en la matière l’une des galettes sudistes les plus entêtantes et inattendues de l’année.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 12th 2024
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