SETH LEE JONES – Tulsa Custom

Horton Records
Blues-Rock
SETH LEE JONES - Tulsa Custom

Second album studio pour ce jeune guitariste, chanteur et songwriter de Tulsa, Oklahoma, par ailleurs luthier de métier. Après un premier opus live en 2018 (“Live At The Colony”), suivi de “Flathead” de 2021 (tous deux également sur Horton), cet adepte de la slide électrique confesse s’être accordé davantage de temps qu’auparavant pour capter ces dix nouvelles pépites (entre 12 et 14 heures au total, soit 50% de plus que son prédécesseur!), dans le studio du père de son batteur Matt, le renommé David Teegarden Sr, dont le registre recense des hôtes tels que J.J. Cale, Bob Seger et Joe Walsh (parmi bien d’autres). Seth Lee Jones déploie le même talent sur son instrument qu’il n’en investit pour en concevoir, réparer et customiser. S’appuyant depuis huit ans sur la même section rythmique (comprenant aussi le bassiste Bo Halford), la cohésion du trio ne fait aucun doute, et se montre particulièrement convaincante sur des covers telles que celle du “One Chance” de Little Walter (dont la partie de guitare n’est pas sans évoquer le regretté Rory Gallagher). Entre ZZ Top, Left Lane Cruiser et les Black Keys, les “101” et “All That I Ask” d’ouverture plantent le décor: du psychedelic funky blues saturé de sustain et maculé de tourbe, dans la veine du regretté trio de Birmingham (Alabama), Gravy. Propulsées par une rythmique aussi alerte qu’implacable, les six cordes de Seth s’y révèlent incendiaires. La combinaison de son timbre de baryton avec celui de son ampli saturé le rapproche d’autres leaders de power trios tels que Jimi Hendrix, Billy Gibbons et Stevie Ray Vaughan (“Good Dog”, “Mr. Evil”, “Walter”, “Don’t Waste A Thing”), si ce n’est qu’aucun de ces trois-là ne pratiquait la slide avec la même virtuosité (cf. ces “Bird Of Paradise”, “Penny Park” et “Outta My Mind”, où son jeu évoque celui du guitar wizard Sonny Landreth, qui l’engage d’ailleurs souvent pour ouvrir ses shows). Plus d’un demi-siècle après sa disparition, l’ombre du Voodoo Chile n’en finit donc pas de planer, mais comme on ne parle nullement ici de plagiat, on attribuera presque la note suprême à ce disque brut de feeling.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 28th 2024

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