Chet Baker – Blue Room (FR review)

The 1979 Vara Studio Sessions in Holland // Jazz Detective/Deep Digs music group
Jazz
Chet Baker - Blue Room

Collection Produced in Partnership with Elemental Music and Dutch Jazz Archive KRO-NCRV, Also Available on CD and Digital Download April 28, Presents Two Superlative Sessions Recorded for Dutch Radio in 1979, Drawn from Tapes Unheard Since Their First Airing Extensive, Newly Commissioned Notes Include an Overview by Journalist and Chet Baker Biographer Jeroen de Valk, Interviews with the Dates’ Producers and Sidemen, and Tributes from Trumpeters Randy Brecker and Enrico Rava.
Available April 28th 2023

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Oh! Petite merveille, où te cachais tu? …de rage, de désespoir de ne plus entendre filer les notes bleues de ce génie de Chet Baker, poésie d’un autre temps, la rage au ventre, la voix suave qui chante par instant… Que voici ce magique double album qui nous replonge dans cet instant suspendu de 1979, plus moderne que jamais, où Chet est là en version quatuor accompagné de Frans Elsen au piano, Victor Kaihatu à la basse et Eric Ineke aux drums, et vous savez quoi? Dès la première note de l’album, les rédactions de Paris-Move et de Bayou Blue Radio ont hurlé en chœur “INDISPENSABLE “!
Bien souvent pour ce gendre d’immense artiste, on se contente de peu, voire de quelques miettes, des années après leur disparition, mais ici il n’en n’est rien, car c’est un album royal et majestueux comme on n’en fait plus!
Presque 35 ans après sa mort, Chet Baker continue à toucher nos cœurs et nos têtes. Il touche nos cœurs avec ce son si moelleux et son approche mélodique qui pénètre dans nos têtes avec ses improvisations aventureuses. Malgré un répertoire limité, il a fait en sorte que les chansons sonnent toujours comme “nouvelles” à chaque concert. C’était comme s’il avait un détecteur de répétition intégré qui lui faisait prendre un autre chemin dès qu’il allait sans doute se répéter. Et pourtant, la qualité de son travail pouvait être très inégale. Par exemple, en 1979, lorsque ces sessions ont été enregistrées, il a manqué des concerts, de temps en temps, et iI ne se présentait tout simplement pas. Mais le 4 octobre de cette année-là, il a enregistré suffisamment de matériel pour trois grands albums lors d’un seul concert à Copenhague. Cette fameuse nuit fantastique il était avec le guitariste Doug Raney et le bassiste Niels-Henning Ørsted Pedersen, et tout le concert a été enregistré pour Steeplechase.
Dans l’ensemble, 1979 est une année fructueuse pour Chet Baker. Une dizaine d’enregistrements de cette année-là ont été publiés de son vivant. Des sessions live ont également été publiées. Si l’on considère sa carrière à partir du milieu des années 70, il était plus fiable quand il pouvait faire une tournée avec un groupe régulier. Entre ces tournées, il séjournait généralement en Europe… et se “perdait”, parfois… personne ne savait où il traînait pendant quelques jours, jusqu’à ce qu’il réapparaisse, jouant dans un petit bar, comme si tout allait bien.
Dans les années 70, il a effectué deux tournées européennes avec le pianiste américain Phil Markowitz: l’une en novembre et décembre 1978 et l’autre en mars et avril 1979. Pour la deuxième tournée, Chet a invité le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse, qui avait fait
la première tournée, et il a fait venir des États-Unis le batteur Charlie Rice (1920 – 2018). Chet avait travaillé avec Jean-Louis quelques années auparavant, il l’appelait souvent jusqu’à la fin de la tournée et il n’a cessé de l’appeler presque jusqu’à la fin de sa vie.
Chet Baker connaissait Charlie Rice bien avant encore: ce dernier était son batteur à New York en 1964 et 65, lorsque Chet est revenu aux Etats-Unis après un séjour chaotique en Europe, dont un an et demi dans une prison italienne. Avec Charlie, il enregistre le célèbre album Baby Breeze (1965) et une session publiée comme l’album de jazz le plus important de 1964/65. Bien sûr, le titre n’était pas l’idée de Chet, mais venait de son manager de l’époque. C’est aussi le groupe que Chet a amené au studio de Hilversum le 10 avril 1979. Il ne s’agissait pas seulement d’un cor et d’une section rythmique. Ses sidemen l’écoutaient et il les écoutait. Markowitz a résumé la musique et l’atmosphère dans une interview accordée au magazine Chet’s Choice en avril 1993: “Il était extrêmement attentif à la musique. Dans la forme la plus authentique du jeu de jazz, ce n’est pas un spectacle, mais vraiment l’interaction entre les musiciens.”
Voici quelques ingrédients pour rappeler ce personnage fantasque, esquinté par la vie, rugueux de l’intérieur et d’une sirupeuse délicatesse avec un brin d’extravagance, dès lors que ses pieds touchaient une scène. Un artiste a l’état brut que personne n’oubliera jamais.

Thierry Docmac
Correspondent in USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move

PARIS-MOVE, February 22nd 2023

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L’album sera en vente ICI

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