Americana |
Transfuge de The Bean Pickers Union, le guitariste, chanteur et songwriter Chuck Melchin a mis fin à cette expérience collective il y a deux ans (voir chronique ICI), pour en entamer une autre (à géométrie toujours aussi variable), sous une nouvelle bannière collective. Voici donc le second LP de The Bluest Sky, au générique duquel on reconnaît certes quelques protagonistes déjà présents sur son prédécesseur (cf. chronique ICI), à savoir le claviériste Duncan Watt, ainsi que le batteur et bassiste Dave Westner (également en charge d’une bonne part du mixage et du mastering), et le guitariste Andy Santospago (parmi une dizaine de nouveaux venus, sans doute pour la plupart de passage). Melchin et Westner ouvrent seuls “Battlefield” (avec les chœurs d’un certain Gary Barbati). Chuck en assure le chant et les parties de guitare, et Dave la section rythmique à lui seul. La marque des Byrds circa “Ballad Of Easy Rider” persiste au fil du réjouissant “Girl From My Building” (où les six cordes de Santospago provoquent quelques étincelles), et c’est carrément vers le Gram Parsons de “Grievous Angel” qu’incline la splendide three-steps waltz “This Is What Poets Mean”, portée par le piano et le Hammond B3 mêlés de Duncan Watt, ainsi que le strumming et la mandoline de Chuck (moment de grâce indicible s’il en fut). Avec ses deux guitar slingers (Jabe Beyer et Gary Woodlow), “Skinny Lady” s’avère un de ces rockers comme les affectionnaient maintes formations amerloques des seventies (de Tom Petty aux Doobie Brothers). S’il ne brille guère par son swing, le drumming primaire de Karen Goodlow n’y cède en tout cas nullement en efficacité. Dans la veine du “Wild Horses” des Stones, “Crop Circle” offre au guitariste Mike Giordano le rôle de Mick Taylor, avant que Chuck n’assure seul la quasi-intégralité instrumentale du mélancolique “The Weight Of Being” (mandoline, basse, guitare acoustique), avec le soutien de l’accordéon discret de John Hyde (dont on ignore s’il se double par ailleurs d’un éventuel Dr. Jekyll). Dans l’esprit de Jorma Kaukonen en solo (réécoutez son sublime “Jorma” de 1979), “6820 Feet” offre une salutaire bouffée d’oxygène, avant le tonitruant “Queen Of The Sick Burn” (où s’illustre à nouveau le couple Goodlow), dans une veine stonienne seventies impavide (avec Zach Vinson aux ivoires, dans la veine des regrettés Ian Stewart et Nicky Hopkins). Estampillés alt. country pur jus, “The Circle” et le swamp rockabilly “Smuggling” conservent la même team (piano excepté), pour conclure ces dix nouvelles compositions d’un songwriter compulsif, apparemment pas près de raccrocher les gants.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 30th 2024
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Tracklisting:
1. Battlefield – 04:29
2. Girl From My Building – 04:09
3. This Is What Poets Mean – 05:45
4. Skinny Lady – 03:16
5. Crop Circle – 03:56
6. The Weight of Being – 03:21
7. 6280 Feet – 02:48
8. Queen Of The Sick Burn – 02:53
9. The Circle – 03:49
10. Smuggling – 03:13