STEVE DAWSON & THE TELESCOPE 3 – Phantom Threshold

Phantom Threshold // Black Hen Music / Proper
Instrumental slide
STEVE DAWSON & THE TELESCOPE 3

Pour mémoire, il existe deux Steve Dawson homonymes, et chacun s’avère en outre auteur, compositeur et interprète! À ne pas confondre avec celui de San Diego (désormais établi à Chicago), revoici donc (et pour la seconde fois cette année) le natif de Vancouver émigré à Nashville. Virtuose des instruments à cordes pincées et glissées, nous le découvrîmes avec son magistral (et déjà instrumental) “Lucky Hand” (chroniqué ICI), puis en tant que sideman et producteur de maintes réalisations récentes (John Wort Hannam, Steve Marriner, Matt Patersuk…). Afin de tirer parti (contre mauvaise fortune) du récent confinement, il s’est claquemuré l’an dernier dans son propre studio, pour y amasser matière à pas moins de trois albums solo, dont voici déjà le deuxième volet (après le “Gone, Long Gone” paru au printemps dernier et chroniqué ICI). Y collaborant à distance avec le bassiste Jeremy Holmes, le batteur Jay Bellerose et le claviériste Chris Gestrin, il accueille également les contributions du poly-instrumentiste Fats Kaplin (tour à tour au violon, au banjo et à l’accordéon), ainsi que du violoniste et cornettiste Daniel Lapp. Avec son languissant rythme de valse et ses amples nappes de synthé, de piano et de lap-steel, le “Cosy Corner” introductif n’aurait pas déparé le “Wish You Were Here” du Floyd (on sait l’inclination de David Gilmour pour cet instrument). Et le ton est donné, puisque Steve nous gratifie à nouveau d’un disque 100% instrumental, dont les titres énigmatiques (“Burnt End”, “Twig Bucket”, “That’s How It Goes In The Relax Lounge”…) présagent autant qu’ils la prolongent la dimension vaporeuse qu’acquiert l’inscription de la pedal-steel au sein d’orchestrations ancrées dans le rock et le folk planants des seventies. Ne répugnant pas à d’occasionnelles touches lazy-funk (cet “Ol’ Brushy” avec clavinet millésimé et wah-wah cocottante, dont Jeff Beck aurait pu faire son ordinaire voici un demi-siècle), il dispense avec la plage titulaire (ainsi que sur “Tripledream”, “The Waters Rise”, “Whirlwind” et la surprenante adaptation du “You Still Believe In Me” de Brian Wilson) des climats dignes des amples musiques de films auxquelles s’adonne depuis toujours le grand Ry Cooder. Un grand disque, dont l’écoute invite autant au rêve éveillé qu’au voyage: une expérience sensorielle en soi.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 20th 2022

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