| Classique, Funk, Jazz |
Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de ce compositeur, pianiste, vibraphoniste et organiste grec (ICI, ICI et ICI). C’est entouré de la moitié de son fidèle quartette (Mihalis Kalkanis à la contrebasse, Michael Kapilidis aux baguettes et percussions), augmentée de son non moins fidèle saxophoniste et flûtiste David Lynch (sans relation avec son regretté homonyme cinéaste), ainsi que de Dimitris Papadopoulos (trompette, flugelhorn), Jim Staridas (trombone), Sofia Efkleidou (violoncelle) et Laertis Kokolanis (violon) qu’il nous propose à présent dix nouvelles compositions inspirées par la naissance de ses deux filles jumelles (Artemis et Iris). Introduit au piano par le languide “Anticipation” (auquel se joignent en crescendo progressif les cordes du violoncelle, du violon et de la contrebasse, puis la batterie), cette suite se prolonge avec la non moins contemplative valse lente “I’ll Wait For The Sun”, qui emprunte, par la grâce du violon et de sa rythmique posée, les atours du Laurel Canyon d’antan. Mention traditionnelle apposée par les jeunes parents à la lunette arrière de leur véhicule, l’enjoué “Babes On Board” reflète les joies que procure le cocon familial élargi, et les cuivres (ainsi qu’un guilleret solo de contrebasse) en renforcent la touche funky sur laquelle surfent allègrement section rythmique, piano et glockenspiel. Comme l’indique son titre, “Happy Birthday” prend une dimension éminemment sentimentale, tandis que Kapilidis y complète son drumming d’une touche de guiro et de rimshots alertes sur le chorus des ivoires du patron, avant que les cuivres n’entrent en scène pour un final célébratif, dont le dansant “The Little One” poursuit la veine blaxploitation (dans l’esprit de certains génériques TV des seventies, façon Lalo Schifrin). Plus intimiste, la plage titulaire se déploie sur un rythme medium à trois temps, et ce sont les cordes et le piano qui y prédominent, avant que l’enlevé “Someday” ne ramène Stavros et ses lieutenants sur les rives d’un rhythm n’ blues mâtiné de jazz. Le romantisme qui lui sied si bien s’exprime à nouveau sur le posé “Magic Room”, dont les arrangements subtils de cuivres sertissent le thème exécuté au piano et au mélodica. Retour au funk cuivré (évoquant ce que des formations comme Chicago et Tower Of Power proposaient voici un demi-siècle) pour “Sweet Routine”, précédant le cool jazz conclusif de “In Her Eyes”, avant qu’en bonus, Stavros ne nous livre sa propre version du premier mouvement de la “Sonate Au Clair De Lune” de Beethoven. Toutefois moins centré sur la dimension néo-classique de son répertoire usuel, voici sans doute l’album le plus mainstream de Stavros Lantsias à ce jour. Ce qui ne traduit en rien la moindre complaisance, mais témoigne à l’évidence de son nouveau bonheur paternel.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, December 2nd 2025
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