J-RAD COOLEY – Yard Sale

Vizztone
Rhythm 'n' Blues
J-RAD COOLEY - Yard Sale

Nous vous présentions voici bientôt deux ans le premier album (sur ce même label – album chroniqué ICI) d’un jeune harmoniciste du nom de Tony Holiday. Adoubé par de grands aînés tels que Rick Estrin, Bob Corritore, John Nemeth et Charlie Musselwhite, ce nouveau venu cautionne à son tour un benjamin, en produisant le premier album de J-Rad Cooley. Résidant comme lui à Salt Lake City, ce dernier est également harmoniciste et chanteur, mais aussi pianiste et auteur-compositeur. Et pour son “Vide Grenier”, ce jeune homme s’octroie d’autres parrainages encore, tels ceux de l’excellent pianiste Victor Wainwright (basé à Memphis), ainsi que de Zach Kasik et Tim Langford (respectivement bassiste et guitariste de Too Slim & The Taildraggers). En pareil équipage, mieux vaut être sûr de soi, et notre garnement s’est garanti en fourbissant huit originaux de son cru. Dès le “Livin’ Downtown” d’ouverture, on retrouve la touche southern BBQ party qui illuminait le “Memphis Loud” de Wainwright (paru chez Ruf voici deux ans et chroniqué ICI), dont les 88 touches virevoltent à nouveau à satiété. Seule cover de l’ensemble, le “Baby Won’t You Please Come Home” de Charles Warfield et Clarence Williams permet d’apprécier les indéniables capacités d’harmoniciste du gamin, qui s’avère en outre un chanteur des plus convaincants. Ces formalités accomplies, ce sont ses qualités de songwriter qui distinguent ensuite les sept plages restantes. Ainsi des aigres-doux, mid-tempo, piano-driven New-Orleans blues “All Night Mama” et “Now She’s A Drifter” (narrant la déchéance d’une starlette, dans la veine de Nino Ferrer à ses débuts), ou encore des lazy-N.O.-funk “Running From My Hometown” (avec la slide ravageuse de Tim “Too Slim” Langford) et “Yard Sale” (à l’harmo toujours impeccable). À ce stade, l’empreinte d’Allen Toussaint, Mac Rebennack et Lowell George est suffisamment prégnante pour que l’on ne puisse en contester l’héritage, et le twistin’ “My Wallet’s Dry” enfonce opportunément le clou en ajoutant Huey “Piano” Smith au tableau. Le délibérément désuet “The World Will Call Me Mister” adopte une touche country parodique (sur le ton du “Je M’ Voyais Déjà” de notre Charles Aznavour), avant que le fervent “Til’ Hate Is Gone” ne ferme le ban sur un mode gospel choral. Un premier album d’une belle stature, dont on attend les successeurs avec intérêt.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 20th 2022

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A retrouver également sur le site internet de nos amis de American Blues Scene, ICI

Affiche de l’annonce de sortie de l’album: