GYASI – Here Comes The Good Part

Alive Records Natural Sound
Rock
GYASI - Here Comes The Good Part

Après le live “Rock n’ Roll Swordfight” paru en mai dernier (chroniqué ICI) et le studio “Pronounced Jah-See” d’il y a un an (chroniqué ICI), le phénomène néo-glam américain nous revient, toujours chaussé de ses platform shoes et en tenue lamée rouge vif rétro-futuriste. Et on dira ce que l’on veut, mais comme le proclame depuis toujours ce poseur de Patrick Eudeline, en matière de rock n’ roll, le look, ça compte aussi… À condition toutefois de ne pas se limiter à ses seuls artifices, mais aussi (et surtout) d’être en mesure d’envoyer la came correspondant à l’emballage. Et dès le “Sweet Thing” introductif, le plus improbable des Nashvillians démontre que sa veine inspiratrice persiste (entre le Bowie de “Rebel Rebel” et le Bolan de “Baby Strange”). “Lightning” et “Baby Blue” inclinent davantage encore vers le T-Rex de “Tanx”, et l’on mesure en un flash que la postérité de ce genre alors réputé fugace s’est pourtant perpétuée jusqu’à des formations telles que Franz Ferdinand! Riffs épais mais tranchants, beat four-on-the-floor, refrains chorals à brâmer le poing ganté et dressé, le boogie “Snake City” en rajoute même une couche (de rimmel) avec des “stompin’ feet” comme on n’en ouit plus guère depuis que Sweet, Mud, Gary Glitter et Slade ont raccroché. “I got no future, I got no past/ All I need is a good slap on my ass” y fait office de manifeste (et ce n’est effectivement pas plus nihiliste que les hymnes à l’héro de Fat White Family et consorts). Speed rushes comme on savait en torcher à l’orée bénie des seventies, “She Says” et “Cheap High” se propulsent sur des riffs de basse et de guitares à l’unisson, évoquant les Stooges produits par Bowie de “Shake Appeal”, quand James Wlliamson (alias “the Skull”) y supplantait un Ron Asheton relégué aux quatre cordes. Sans rapport avec son homonyme chez Roxy Music, le single “Street Life” n’aurait pas déparé le répertoire de Led Zep à son zénith, tandis qu’avec son saxo langoureux, sa guitare acoustique et son piano, “American Dream” aurait aisément pu figurer sur “Ziggy Stardust” (de même que la translucide “Star”). On ne nous reprochera pas pareil name-dropping, alors que tout l’art de Gyasi relève de références à ce glorieux passé. Titre absent de la version vinyle, “Apple Tree” s’avère digne du “Oh You Pretty Things” de “Hunky Dory”, avec son piano, ses chœurs et ses arrangements de cordes sophistiqués, tandis que “Bang Bang (Runaway)” en fait autant avec le “Can The Can” de Suzi Quatro. Antépénultième plage, “23” se déploie sur un flamenco beat, évoquant cette fois les fantaisies camp du regretté Steve Harley au temps de son Cockney Rebel, avant que “Grand Finale” (autre quasi-homonyme avec le morceau conclusif du “School’s Out” d’Alice Cooper en 72) ne ferme le ban sur le mode du “Rock n’ Roll Suicide” de qui-vous-savez. Dans le registre reconstitution historique, Gyasi signe cette fois son coup de maître.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, January 13th 2025

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