GAZ NEWTON – Quiet Life

My Dear Recordings / Kuroneko
Indie rock
GAZ NEWTON - Quiet Life

Plus que jamais, le mot d’ordre avant d’aborder ce disque consiste à ne pas se fier aux apparences. Car en effet, en dépit de son artwork néo-psychédélique, il ne s’agit nullement d’un quelconque revivalisme de la scène mid-sixties de l’UFO club, pas plus que le dénommé Gaz Newton n’est probablement le cadre commercial au bout du rouleau que suggère son portrait noir et blanc à l’intérieur de ce digipack (il lui manque le kyste de comptoir). Après deux premiers EPs en 2013, suivis en 2019 de l’album “WuWei”, ce compositeur et multi-instrumentiste lyonnais s’est acoquiné avec Pamela Hute, fer de lance d’un digne rock indie dans l’Hexagone (sur le label de laquelle sort d’ailleurs cette galette). Si Gaz assume l’ensemble des compositions, notre tandem se répartit à lui seul l’essentiel de leur instrumentation (avec prédominance des guitares, claviers et vocaux pour Monsieur, ainsi que de la basse, de la batterie et de certaines guitares pour Madame), tout en accueillant ponctuellement un claviériste, une section de cuivres et une choriste d’appoint. On connaît peu d’artistes surnommés Gaz (hormis le fils de John Mayall, DJ prisé sur la scène londonienne et Gareth Michael Coombes, ex-figure de proue des regrettés Supergrass), tandis que de Newton, les fans de Gotlib retiennent surtout un certain Isaac, qui expérimenta la loi de la gravité universelle. On choisit rarement un pseudo par hasard, et dans le cas qui nous occupe, de “Quiet Life” à “Fire”, en passant par “The Woods”, c’est une anglo-saxophilie assumée qui transpire manifestement (quitte à transiter par Santa Monica, la Nouvelle-Angleterre et les nineties, via Pavement et les Pixies, comme sur “Maddelena ’25” et “Electric Heart”), tandis que “Lover’s Day”, “Going Your Way” et “Setting Sun” n’auraient justement pas déparé le “Road To Rouen” de Supergrass (ni “Moonlight Ride” et “64” le “Transformer” de Lou Reed). C’est Pamela qui chante lead l’acerbe, poppy et entêtant “Nice Days Are Coming” (dont elle co-signe la musique), tandis que “The Woods” et l’intermède instrumental pour chevaux de bois “Waltz In C” traduisent d’autres références, telles que les Stranglers circa Hugh Cornwell et Dave Greenfield. L’occasion de souligner quelle solide section rythmique constituent de bout en bout Miss Pamela et Mrs Hute (choristes émérites de surcroît), et de recommander cet opus aux curieux, amateurs d’une pop nerveuse et émincée.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 6th 2025

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