Blues

Avec plus de 12 albums au compteur en une vingtaine d’années (dont pas moins de cinq lives), le guitar hero champenois Fred Chapellier a d’ores et déjà rejoint Bill Deraime, Benoit Blue Boy et Paul Personne au Panthéon du blues français. Toujours fidèle aux modèles qui l’inspirèrent à ses débuts, il n’en a pas moins développé au fil des ans sa propre marque et son propre répertoire (ce qui ne l’a toutefois jamais empêché de leur rendre hommage, cf. son “Plays Peter Green” d’il y a six ans, ainsi que son “Tribute To Roy Buchanan” de 2007). Que ce soit en sideman de Jacques Dutronc ou auprès des Vieilles Canailles, la scène demeure son élément naturel, et il n’est donc guère étonnant de l’y retrouver cette fois encore pour son premier double CD capté en public. Captés au Jazz Club l’Étoile de Paris, ces 16 titres se déclinent comme un récapitulatif de sa carrière, depuis le “Blues Devil” du Fred Chapellier Blues Band de 2003 jusqu’à ses “Plays Peter Green – Live Recording” de 2018 et  “Straight To The Point” de 2022 (chroniqués ICI et ICI). Il faudrait d’ailleurs plutôt parler de relecture, puisque Fred nous les présente à la tête d’un septette où l’on retrouve, outre les fidèles Christophe Garreau (basse), Guillaume Destarac (drums), Patrick Baldran et Jérémie Tepper (rhythm guitars), un trio de cuivres chauffés à blanc (Michel Gaucher et Pierre Dangelo aux saxes et Eric Mula à la trompette). L’empreinte distinctive du grand Albert King transparaît notamment sur le “Don’t Take Me For A Loser” (que Fred co-signa en son temps avec Billy Price) et le “Blues On My Radio” de Jimmy Britton. Figurent aussi au menu des covers du “Rodney’s Song” de Roy Buchanan, ainsi que des “Love That Burns” et “If You Be My Baby” de Peter Green. Seule réserve à ce festin (au fil duquel ni le band, ni son leader ne sont jamais pris en défaut d’énergie ni de feeling), la prise de son y privilégie un son dit d‘”ambiance” (préservant la réverbération naturelle de la salle), dont la restitution s’effectue au détriment d’une clarté que l’on eût souhaité plus manifeste (les parties vocales et certains échanges entre guitaristes en pâtissent parfois, comme sur “I’d Rather Be Alone”, l’instrumental jeffbeckien “Racing With The Cops” ou le “Mother Earth” co-écrit avec Neal Black et “Leadfoot” Rivet, voire les cuivres aussi, comme sur le pourtant excellent “Under The Influence”). C’est regrettable, car on se prend à imaginer combien tout ceci aurait pu sonner tellement mieux (et devait effectivement le faire en temps réel). Passé cet inconvénient, ce double CD demeure le témoignage sans doute fidèle (car manifestement non retouché) d’un gig auquel on rêverait d’avoir pu assister de visu. En rappel, le superbe instrumental “Gary’s Gone”, tirera des larmes aux fans éplorés d’un certain Moore.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, March 13th 2024

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Tous les ingrédients sont sur la table pour que la came soit bonne! Un bel opus de plus, un album Live dans la discographie de Fred, enregistré sur la scène du Jazz Club Etoile, haut lieu des concerts de blues parisiens dignes de ce nom. Il faut dire que l’artiste a mis les petits plats dans les grands et qu’il n’a pas lésiné sur la marchandise: un double CD, 16 titres et une section cuivres en plus de son band habituel. Un excellent album qui magnifie le blues comme il se doit. Les fans de musique bleue qui tache pourront revivre un événement aussi intense le 18 mars 2024 au New Morning, à Paris, passage obligé pour les amateurs et autres mélomanes.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 14th 2024

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Release concert le 18 mars 2024 au New Morning, PARIS.