EL MICHELS AFFAIR – 24 HR Sports

Big Crown Records / Modulor
Exotica, Funk, Soul
EL MICHELS AFFAIR - 24 HR Sports

Grand bidouilleur devant l’éternel, Leon Michels forma son premier band (les Mighty Imperials) ses seize ans à peine sonnés. Il était encore lycéen quand parut en 2001 leur premier album, featuring ses posses Thomas Brenneck et Howard Steinweiss. Soit l’ossature en herbe des labels Desco, Dunham puis Daptone, d’où allait déferler le courant néo-soul du millénaire en cours. À la fois saxophoniste, claviériste et producteur (et aussi membre successif des Dap-Kings, du Menahan Street Band, ainsi que des Expressions de Lee Fields et du Budos Band), cet hyper-actif ne pouvait manquer de fonder son propre label. Ce fut donc Truth & Soul en 2004, puis désormais Big Crown, où il publie, outre les œuvres de certains de ses complices de longue date (ainsi du Holy Hive de Steinweiss, chroniqué ICI), celles d’artistes néo-soul tels que le Bacao Rhythm & Steel Band (chroniqué ICI), sans oublier les siennes, comme de bien-entendu (chroniqués ICI et ICI). Avec cette nouvelle livraison, cet adepte forcené du rétro-funk exotico-instrumental consent à quelques menues entorses à sa propre doxa, puisqu’y figurent (outre la sienne) les voix du Suginami Children’s Choir, des Fabulous Rainbow Singers, du brésilien Rogê, de Florence Adooni, de Clairo et de Norah Jones en personne sur “Carry Me Away”… S’y ajoutent les contributions de Dave Guy (trompettiste de The Roots), Shintaro Sakamoto (qui monologue en hyoojungo sur “Indifference”) et du regretté saxophoniste Rahsaan Roland Kirk sur le vintage gospel funk “Take My Hand” (que prolongent “Open Season” et “Victory Lap”). À l’arrivée, on a un peu l’impression d’avoir affaire à une anthologie Fip et Radio Nova, dont on ne contestera pas le caractère éminemment œcuménique et organique, mais à laquelle on ne trouve justement rien d’autre à objecter. C’est agaçant, à la fin, cette ambition de mettre tout le monde d’accord, non? C’est en tout cas bien moins exaspérant que de vouloir réhabiliter à tout prix Abba, Supertramp, les Eagles, les Bee Gees et Fleetwood Mac (et bien moins réducteur en termes de panel culturel). D’autres chroniqueurs pourront toujours tenter de se distinguer par leur érudition, en ce qui me concerne, laissez juste tourner la boule à facettes, j’arrive (au fait, c’est quoi, le cocktail du jour?).

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, September 28th 2025

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