CHARLIE MUSSELWHITE – Mississippi Son

Alligator / Socadisc
Blues
CHARLIE MUSSELWHITE - Mississippi Son

Natif de Kosciusko dans le Mississippi (mais ayant grandi à Memphis), Charlie Musselwhite migra tout jeune vers le South Side de Chicago, où il trouva refuge auprès de Big Joe Williams, avant de se frayer une niche bienveillante parmi les légendes des clubs locaux telles que Muddy Waters, Big Walter Horton, Howlin’ Wolf, Rice Miller, Little Walter et Junior Wells. Avec près de quarante albums à son actif depuis 1967 (sans compter ses collaborations notoires avec John Lee Hooker, les Dynatones, James Cotton, Billy Branch, Sugar Ray Norcia, Ben Harper, Superdownhome et GA-20), il s’est hissé en un demi-siècle au rang des figures tutélaires du blues contemporain. Universellement reconnu pour ses talents d’harmoniciste, on ignore trop souvent encore quel guitariste doué il demeure aussi. Et c’est sans doute le mérite premier de ce superbe album que de restaurer cette évidence, tout comme l’empreinte qu’imprimèrent jadis les premiers Maîtres du Delta blues sur un jeune gommeux dès lors surnommé Memphis Charlie. Ayant récemment déserté la Californie (où il résidait depuis des décennies) pour revenir s’établir près de ses racines à Clarksdale, Musselwhite délivre sans doute ici son album le plus roots à ce jour. Entre John Lee Hooker (“Crawling King Snake”) via Yank Rachell (“Hobo Blues”) et Muddy Waters (“Stingaree”), Big Joe Williams (l’instrumental à la guitare acoustique “Remembering Big Joe”), Charley Patton (“Pea Vine Blues”) et Lightnin’ Hopkins via Guy Clark (“The Dark”), Charlie glisse huit originaux de sa plume, et n’emploie une section rythmique concise que sur la moitié des titres. La reprise de son propre “My Road Lies In Darkness” (initialement paru sur “Ace Of Harps”) surpasse ainsi en émotion l’original (qui n’en manquait pourtant déjà guère). Si, par ces temps où l’on qualifie de blues nombre de mixtures frelatées, on vous demande de quoi il retourne en la matière, passez donc ce disque.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 18th 2022

::::::::::::::::::::

En compagnie de deux musiciens, Ricky ‘ Quicksand’ Martin à la batterie et Barry Bays à la contrebasse acoustique, ce bon vieux Charlie se livre à quelques confidences musicales particulièrement réjouissantes. L’adjectif roots prend ici vraiment toute sa signification! 14 titres basés sur des choses auxquelles il a pensées ou bien dont il a été témoin. Il nous explique d’ailleurs la génèse des morceaux. Sinon il nous livre des interprétations de morceaux signés Yank Rachell (1910 – 1997), chanteur, mandoniliste, guitariste et harmoniciste, Guy Clark (1941 – 2016), auteur-compositeur-interprète & Robert Mondlock (1924-1993), Charley Patton (1891-1934), Joe Lee Williams (1903-1982) dit Big Joe Williams, Albert Brumley (1905-1977), Lee Breuer (1937-2021) & Robert E Telson (73 ans). Rien d’étonnant à ce qu’il soit à l’harmonica et au chant, mais plus surprenant est le fait qu’il s’accompagne à la guitare… qu’il ne maîtrise pas mal du tout! Il a enregistré le disque à Clarksdale, ce qui est logique vu le titre choisi pour celui-ci. Un opus qui est un pur joyau de country blues. Le premier album solo depuis 7 ans du talentueux musicien est un véritable moment salvateur à tous points de vue. Avec 35 albums à son actif et des participations chez d’autres, il est réjouissant de voir que le bonhomme en a encore sous le capot!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, July 6th 2022

::::::::::::::::::::

Album à commander ICI

Edition vinyle recommandée!