BRANDON SANTINI – Which Way Do We Go?

MoMojo Records
Blues
BRANDON SANTINI - Which Way Do We Go?

Natif du Piedmont en Caroline du Nord, l’harmoniciste, chanteur et songwriter Brandon Santini s’est pris de passion pour son instrument en découvrant Paul Butterfield et John Popper (Blues Traveler). Relocalisé à Memphis au début de ce millénaire, il commença par s’y produire dans les clubs autour de Beale Street, avant d’y former son propre band, Delta Highway (un LP en 2008, “The Devil Had A Woman”). Son premier album solo, “Songs Of Love, Money And Misery”, sortit en 2011, suivi deux ans plus tard de “This Time Another Year”, nominé pour plusieurs Blues Music Awards. Leur succéderont “Live & Extended!” (2015), “The Longshot” et “Tennessee Redemption” (tous deux en 2019), puis “Don’t Shake The Devil’s Hand” (2022). Bien que désormais basé dans l’Illinois, Brandon est revenu enregistrer à Memphis, où il considère avoir fait ses classes. Sous la houlette de son ami Jeff Jensen (qui officie à la guitare sur trois titres, et en co-signe deux) et avec son regular touring band, Brandon délivre onze originaux. Outre son harmonica (tour à tour alerte, sauvage, subtil et mélodieux), on y distingue son timbre vocal soulful, puissant et rocailleux (évoquant celui du Reverend Peyton). La plage titulaire qui ouvre le ban s’inscrit dans la moiteur du swamp si cher au regretté Tony Joe White (de même que “Ain’t Turning Back”, “Trouble Stay Away” et “Baby’s Got Soul”), tandis que les butés “The War Ain’t Over” et “She Got The Way” confirment l’influence de John Popper (Santini chantant le premier à travers son micro à pastille Bad Bill Custom). Ce disque puise également ses références dans le boogie des late sixties (de Butterfield à Canned Heat), comme en attestent l’enlevé “See That Pony”, “Working On A Mystery” (co-écrit avec son guitariste Timo Arthur) et “Blues So Bad” (à l’harmo chromatique débridé), voire jusqu’aux Doors bluesy (dont le riff de la reprise de “Back Door Man” resurgit sur “Do What Comes Naturally”, zébré par ailleurs d’un solo de guitare wah-wah en diable). Le lancinant “Mile After Mile” n’aurait quant à lui pas déparé le répertoire de Howlin’ Wolf, tandis que Brandon s’y fend d’un long solo gorgé de feeling (démontrant au besoin quel grand harmoniciste il demeure), et que Jensen l’y accompagne aux six cordes. Un splendide album de blues urbain intemporel, de la part d’un artiste n’ayant rien à envier à ses maîtres.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 23rd 2025

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