BETTE SMITH – Goodthing

Kartel Music Group
Soul
BETTE SMITH - Goodthing

Native de New-York (et d’ascendance Trinidadienne), Bette Smith grandit à Brooklyn, où elle commença, selon une tradition désormais bien établie, par chanter dans la chorale de son père, au sein de l’Église Adventiste du Septième Jour. Après un premier album en 2006 (sous le moniker de Bette Stuy), il lui fallut attendre 2016 pour proposer son successeur, sous la forme d’un EP (“Introducing Bette Stuy: This Is Neo Blues”), à la suite duquel elle commença à se produire régulièrement dans le circuit de la Big Apple. Survint alors Jimbo Mathus, qui la prit sous son aile pour lui permettre d’enregistrer “Jetlagger” en 2017 (chroniqué ICI), suivi trois ans plus tard de “The Good, The Bad And The Bette” chez Ruf (chroniqué ICI). Avec sa pochette proto-warholienne, cette nouvelle livraison (produite cette fois par Jimmy Hogarth) ne cède rien au hasard, et confirme dès la plage titulaire l’ancrage de cette panthère (à la perruque afro millésimée) dans une seventies rockin’ soul empreinte de southern feeling. Une veine que perpétuent également les irrésistibles “Whup’ Em Good”, “More Than A Billionaire”, “Beautiful Mess” et “Cave”. Avec son orgue d’église et ses chœurs gospel, “Happiness” renvoie aux Staples Singers de l’âge d’or, tandis que le délicat “Eternal Blessings” résonne comme du Bill Withers arrangé par Willie Mitchell (en dépit de sa ressemblance avec le “Under The Bridge” des Red Hot Chili Peppers). Ne répugnant pas à un break-beat plus contemporain, Bette ramène sur “M.O.N.E.Y.” ces hip-hop roots à leurs origines eucharistiques, y frisant même l’âge d’Aquarius choral de comédies musicales tels que ‘Hair”. “Neptune” et “Lived And Died A Thousand Times” poussent le bouchon jusqu’à empiéter sur les platebandes country-soul de Bobbie Gentry, et “Time Goes Slower” sur celles de la Tina Turner de “Private Dancer” (qu’arpente aussi “No More Love Songs”), tandis que “Darkest Hour” féminise le spleen infini de James Carr et Otis Redding. Bref, si vous demeurez un nostalgique inconsolable de ce que Ike & Tina, Etta James et Bettye Lavette délivraient entre 1968 et 1974, you came to the right place.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 9th 2024

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