ALICE DI MICELE – Reverse The Flow

Alice Otter Music
Americana, Folk
ALICE DI MICIELE - Reverse The Flow

Militante pro-active des causes écologistes, féministes, anti-racistes, pacifistes et pro-queer, Alice Di Micele (prononcez Dee Miss Ellie) coche toutes les cases pour s’attirer les foudres de l’actuelle administration centrale américaine (ainsi que celles de notre futur ex-ministre de l’Intérieur), aux yeux desquels, plus woke, tu meurs… En farouche indépendante, elle s’auto-produit depuis plus de 37 ans, et voici son 18ème album à ce jour (nous avions chroniqué ses deux prédécesseurs ICI et ICI). Si l’on ajoute à ce tableau l’art-work de cette nouvelle sortie (tellement réminiscent de Roger Dean qu’on pourrait le confondre avec celui d’une compile de Yes), il paraît évident que nous voici en présence d’une incorrigible hippie… Mais comme le chantait Nick Lowe, “What’s so funny, ‘bout peace, love and understanding“? Entourée d’une douzaine de musiciens (parmi lesquels on reconnaît son fidèle noyau d’associés intitulé Force Of Nature, constitué de Rob Kohler, basse, Andy Casad (guitares) et Nick Kirby, drums), elle ouvre le ban sur le manifeste “I Wanna Love”, qui bénéficie du Hammond B3 de Jenny Conleee-Drizos, ainsi que d’un solo de six cordes psychédélique dont le Jefferson Airplane originel aurait fait ses choux-gras, tandis que le sensible “One Little Word” dénonce l’homophobie en des termes qui feraient rentrer nos JD Vance, Nigel Farrage, Vanneste, Darmanin, Dupont-Aignan, Frigid Barjot, Bardella, Retailleau et De Villiers respectifs dans les trous de souris d’où ils n’auraient jamais dû sortir. Le mambo “Falling Through The Cracks” s’avère un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de ces laissés pour compte que constituent dans nos sociétés les sans domicile et les malades mentaux. Porté par des backing vocals (qu’Alice assure elle-même), ainsi que le piano de Sarah DeVallière et une paire de cordes de chambre, l’éthéré “The Mystery” cède le pas au semi-funky folk “Springtime (Here We Go)”, qu’illumine à nouveau le piano de la même Sarah. Selon un arrangement évoquant les productions de Joni Mitchell et Cat Stevens voici plus d’un demi-siècle déjà, le délicat “Oh Humanity” déplore les drames et déchirements que provoquent les guerres (ce n’est pas parce que cela n’a rien de nouveau qu’il faut s’y résigner, bien au contraire), et la soul ballad “Bonafide” (avec les claviers de Skip Edwards et le solo de guitare électrique d’Andy Casad) confirme les impressionnantes capacités vocales d’Alice, dont le fantôme hante ensuite le folky three-steps “The Ghost Of Alice” (et dont chacun pressent qu’elle ne se dénomme pas Cooper). La plage titulaire conclut cette livraison sur un appel à la résistance en vue d’enrayer le courant maléfique où nous entraîne le populisme éhonté et négationniste qui relève ces temps-ci ses multiples têtes de hydre hideuse.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, September 19th 2025

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