ALICE DiMICELE – Every Seed We Plant

Alice Otter Music
Americana
ALICE DiMICELE - Every Seed We Plant

Pour situer la singer-songwriter et guitar-player Alice DiMicele, il n’est pas inutile de préciser que Otter (qui désigne son label d’auto-production) est la traduction anglaise de loutre. Car cette fervente activiste est avant tout une ardente défenseuse de la nature, de l’environnement et de la cause féministe. Depuis sa base arrière d’Ashville, en Oregon du Sud, cette native du New-Jersey a déjà publié une quinzaine d’albums en un quart de siècle, et partagé les scènes avec des figures aussi ordinaires que celles d’Arlo Guthrie, Joan Baez, Richie Havens, J.J. Cale, Bob Weir et Michael Franti. C’est avec le multi-instrumentiste Bret Levick qu’elle co-produit cette nouvelle livraison, ainsi qu’elle co-signe le terrassant “For Granted” d’ouverture, où l’on perçoit d’emblée le cousinage qui lui est souvent attribué avec la grande Bonnie Raitt. Alice n’est cependant en rien un clone de la diva californienne, malgré la relative similitude de leurs répertoires. Une quinzaine de musiciens apportent leur concours à ces onze plages, aux climats réminiscents de l’âge d’or de Laurel Canyon. “Long Dry Winter” n’aurait ainsi pas déparé les premiers efforts de Joni Mitchell, même si le registre vocal d’Alice la distingue de celui de la sirène canadienne. On décèle aussi chez elle des accents de la regrettée Janis Ian (l’imparable “Free”) et de Linda Ronstadt (“Sunrise” et sa pedal-steel ondulatoire signée Skip Edwards), ainsi que des échos du David Crosby de “Guinnevere” (“Alone”, avec le violoncelle de Barry Phillips), de Tom Petty (“Jersey”) et d’Emmylou Harris (“Rise”, “Communication”, “Sweet Elaine” ou la plage titulaire). La richesse et la variété des arrangements (convoquant cordes acoustiques, slide et électriques, chœurs et orgue Hammond, Fender Rhodes, banjo et drums tour à tour punchy et feutrés) tissent l’écrin ad hoc pour la vaste tessiture d’une chanteuse manifestement capable de varier les octaves à volonté. Comme l’indiquent en conclusion les liner notes de ce disque, “Folks, I’m a woman, not a large corporation. Thanks for your support!”… Avec ce splendide album (dont le charme intemporel n’en puise pas moins son inspiration un bon demi-siècle plus tôt), Alice, you’re welcome: une grande vocaliste, doublée d’une impressionnante songwriter.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 29th 2022

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Recommandé par le rédacteur en chef de PARIS-MOVE, l’excellent “Every Seed We Plant Songbook” (a songbook with the chords and lead sheet for all the songs created by Alice’s longtime bassist Rob Kohler): à commander ICI