“DANIEL SANI chante JEAN-WILLIAM THOURY” en concert

"DANIEL SANI chante JEAN-WILLIAM THOURY" en concert

“DANIEL SANI chante JEAN-WILLIAM THOURY” en concert:
– le 4/10/2024 à L’ARMONY, Montreuil,
– le 5/10/2024 à LE REVEIL BISTROT HAPPINESS, Paris 19ème
Reportage et Photos: Serge SCIBOZ, Paris-Move 

Les 4 et 5 octobre derniers, le subversif et sulfureux power-trio marseillais “Daniel Sani chante Jean-William Thoury” prenait possession de deux hauts lieux parisiens voués au rock’n’roll, sur des tisons ardents, à savoir L’Armony de Montreuil City Rockerz (concert le 4/10/2024), de l’autre côté du périph’, et Le Réveil Bistrot Happiness, juste à la sortie du métro Ourcq à Paris 19ème (concert le 5/10/2024). Sans tambours ni trompettes, sans tintamarre médiatique discordant, sans “oyé! oyé!” des crieurs publics du Moyen-Age pour annoncer ces deux événements à la population, sans canapé rouge chez le mielleux Drucker, sans aucun protocole de la Garde Républicaine en tenue d’apparat à leur descente du TGV, sans JT chez la futile et superficielle Anne-Sophie Lapix, sans être dans l’obligation de se coltiner Anne-Elisabeth Lemoine et son émission soporifique C à Vous, une Lemoine qui connait que tchi au rock’n’roll, entourée du repoussant Patrick Cohen, pseudo-journaliste donneur de leçons, propagandiste et doctrinaire du service public et de la nouvelle miss météo de France 5, Pierre Lescure himself, qui n’est plus que l’ombre de lui-même, aux antipodes de l’esprit sarcastique et persifleur des premières années Canal+ du regretté Alain De Greef, sans Moët & Chandon ni mignardises au saumon sauvage d’Ecosse, servis en grande pompe au ministère de “l’inculture”, sous les lambris dorés et sous le haut patronage de Rachida Dati, qui cependant a fait d’énormes progrès en matière culturelle, depuis sa surprenante nomination rue de Valois. Elle est capable dorénavant de reconnaître, les doigts dans le nez et en se frisant la moustache, une sonate de chez Prada, un opus signé Dior, une opérette de Louis Vuitton, une aquarelle de Louboutin, les “fourberies d’escarpins” (Stilettos), œuvre d’un certain Poquelin qui, pour Dati, demeure l’une des figures de proue des entreprises de terrassement et de travaux publics, et de faire la différence entre les 7 octaves de la tessiture vocale de Carla Bruni et une porte qui grince…

En ce vendredi 4 octobre 2024, en fin d’après-midi, la Croix de Chavaux à Montreuil semble s’activer et mettre les bouchées doubles, plus qu’à l’accoutumée. Pourtant, la bonne ville de Montreuil s’avère être l’agglomération hexagonale la plus rock’n’roll, comme Le Havre à une certaine époque, celle qui incontestablement détient le plus grand nombre d’artistes pluridisciplinaires au mètre carré. Mais alors, que se mijote-t-il au moment des mojitos et de l’happy hour? Il se répand comme une traînée de poudre, dans les artères et sur l’asphalte, entre la rue de Paris et la rue Edouard Vaillant, que Daniel Sani (Dan Imposter), dans le concept “Daniel Sani chante Jean-William Thoury”, album chroniqué ICI, est en concert exceptionnel à l’Armony.

Un concert à qui perd gagne, comme dans un état d’urgence absolu. It’s only rock’n’roll, but I like it et honni soit qui mal y pense! Algorithme de l’extase et de l’ivresse des profondeurs abyssales d’un rock-garage psychédélique, sous les lumières des stroboscopes et sous les effets désinhibants du gin fizz. Je n’aurais qu’un seul mot en évoquant ce concert, ÉPOUSTOUFLANT! Hier soir, Daniel Sani chante Jean-William Thoury et ses fantastiques acolytes, Fernand Millet (basse) et Cyrille Mazzella (batterie), en provenance directe de Marseille, ont mis le feu à l’Armony de Montreuil City Rockerz, sous l’oeil bienveillant du maestro Jean-William Thoury (ex 4ème Bijou) qui veillait au grain, et devant un parterre de narvalos, de gadjos et de vieux rockers sentant la gomina et la naphtaline, bref l’affluence des grands soirs comme Montreuil en a souvent connues. J’ai pris une sacrée claque dans la gueule! Quel déluge de groove et de feeling! Les excellents Belleville Cats enchaineront derrière.

Ce soir, samedi 5 octobre, cette bande de joyeux lurons biberonnés aux œuvres transgénérationnelles de Ronnie Bird à Serge Gainsbourg, en passant par Nino Ferrer, Jacqueline Taïeb et Bijou, remet les couverts au Réveil Bistrot Happiness. Les pompiers du 19ème arrondissement sont déjà en pré-alerte et la photo anthropométrique de Daniel Sani a été diffusée dans tous les commissariats parisiens! L’étau se resserre autour de ce Docteur Jekyll et Mr Hyde de la Canebière. Emploi respectable et respecté d’enseignant spécialisé le jour, devenant un monstrueux chanteur-guitariste de musiques blasphématoires la nuit venue… Un artiste hors du commun, sans foi ni loi, tel Attila et sa horde, sans faire de quartier. Mais d’après ses propres aveux, Daniel n’était pas tout-à-fait satisfait de sa prestation personnelle à Montreuil. En bon perfectionniste, il s’était juré de remettre les pendules à l’heure et les points sur les “i” dès le lendemain à Paris, et d’attaquer son concert sur les chapeaux de roue. Oui, je sais, encore une lapalissade de ma part, mais encore et toujours une excellente prestation de “Daniel Sani chante Jean-William Thoury” au Réveil! C’était mieux que mieux, The Twilight Zone: la quatrième dimension! A croire que Daniel s’était dopé à l’hydroxychloroquine préconisée par le Professeur Raoult, ou qu’il avait mangé du lion! Personnellement, je penche plutôt pour la première hypothèse et pour l’entraide marseillaise. Des analyses toxicologiques ont été diligentées. Affaire à suivre… Pourtant, les sulfureux Openers avaient placé la barre très haute et il fallait avoir de l’estomac et être sévèrement burné pour passer derrière eux… Total respect aux Openers pour leur punk-rock débridé façon Stooges sous amphétamines. Manquait plus que le corps du chanteur, pas avare de mimiques entre Lee Brilleaux (Dr Feelgood) et Rob Tyner (MC 5), ensanglanté et lacéré à coups de tessons de Kronenbourg, tel Iggy Pop se contorsionnant entre luxure, hémoglobines et rock’n’roll. Le rock paroxysmique à tous les étages. Et Daniel Sani a aisément relevé le défi!

Certains attendent avec impatience le come-back d’Oasis et un énième crêpage de chignon des frères Gallagher, moi je n’en ai rien à foutre car ce weekend, j’ai assisté à deux concerts fantastiques de Daniel Sani, un artiste authentique débordant d’énergie et de générosité tous azimuts, malmenant sa Rickenbacker par de grands moulinets à la façon de Pete Townshend des Who. Les indissociables et remarquables Fernand Millet à la basse dans le rôle de John Entwistle et Cyrille Mazzella à la batterie dans le rôle de Keith Moon, ont assuré quant à eux une rythmique d’enfer, métronomique, à la technique surpuissante et à la précision d’une montre suisse. Un power-trio qui œuvre sans filet, sans garde-fou, dans l’urgence la plus sinueuse. Ça c’est du rock’n’roll sans fioriture, sans édulcoration superflue, malgré une indéniable élégance naturelle de ces trois, de ces quatre avec JW Thoury, protagonistes.

A noter la venue en guest du non-moins élégant chanteur de garage-rock Olivier Popincourt, sur deux standards de Ronnie Bird N’écoute pas ton cœur, également repris magistralement par Les Tchoquers sur l’album Eponyme chroniqué ICI et S.O.S. Mesdemoiselles.

Outre les incontournables titres de Daniel Sani chante Jean-William Thoury, on citera deux reprises de Serge Gainsbourg Ne Dis Rien, extrait de la comédie musicale Anna de 1967, un titre interprété pour la première fois par la délicieuse Anna Karina et Jean-Claude Brialy, et qui sera également repris par Thoury sur l’album Moteur, Ça Tourne, Action! Vol 1 (Les Disques Tchoc) un album chroniqué ICI. Sans oublier Les Paillons Noirs de 1967, qui sera repris par Bijou sur l’album OK Carole de 1978. Merci infiniment messieurs d’être venus prêcher la bonne parole loin des Bouches-du-Rhône. C’était mieux que mieux! Vous avez cassé la barraque! Vous revenez quand? Vous nous manquez déjà et je sombre corps et âme dans le spleen et la nostalgie de cette utopie collective qu’on appelle rock’n’roll et que vous avez distillée avec brio…

Reportage et Photos: Serge SCIBOZ, Paris-Move 

**************
Setlist :
JWT instrumental
Autour de Minuit
A quoi tu penses
10h06
Il fait déjà nuit
J’ai caché tes chaussures
Ne dis rien
Le peigne dans tes cheveux
Les papillons noirs
N’écoute pas ton cœur
S.O.S. mesdemoiselles
En rouge
Attention ça brûle
Je vais te manquer
Oublié
Super !
Pas d’état d’âme

**************
Musiciens :
Daniel Sani (chant – guitare – compositeur)
Fernand Millet (basse – chœurs)
Cyrille Mazzella (batterie – chœurs)
Jean-William Thoury (parolier – maître d’œuvre et superviseur en chef)

Label : Les Disques Tchoc

Daniel Sani chante Jean-William Thoury: album chroniqué ICI
Les Tchoquers – album Eponyme: chroniqué ICI
Moteur, Ça Tourne, Action! – Vol 1 & 2: albums chroniqués ICI

***************
L’Armony: 39 rue Edouard Vaillant, 93100 Montreuil
Le Réveil Bistrot Happiness,  150 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris

Deux lieux plus que recommandés!
Deux lieux certifiés “indispensable” par PARIS-MOVE.