| Blues, Funk, Soul |
Nous vous avons déjà parlé du parrain de la mafia blues-rock & funk italienne, Fabrizio Grossi (bassiste et chanteur de Supersonic Blues Machine, chroniqué ICI et ICI, ainsi que de Soul Garage Experience, chroniqué ICI, et producteur de l’album du duo Lovesick, lui aussi chroniqué ICI). C’est dans le Studio Soul Garage que gère ce dernier à Los Angeles que ce quatuor 50% Rital est allé enregistrer son second album que voici (l’autre moitié du gang se compose d’un Suisse italophone et d’un Turco-Batave). On reconnaît d’emblée la patte du producteur, avec son blend de funk, de soul et de références blues-rock seventies. L’auto-tune qui scande le pont de la plage titulaire (au pattern démarqué du hip-hop) rappelle ainsi le tournant que prit la carrière d’Aerosmith au tournant de ce millénaire: tour à tour exubérant, festif et latin lover, comme en témoignent ici les Philadelphia soul slows “F*ucked Up Once Again”, “Sugar Mama”, “What Was I Made For” et surtout “Why Don’t You Tell Me A Lie” (où le timbre granuleux du leader tutoie presque celui de son aîné Zucchero, qu’évoque également le cuivré “Old Angel”), ainsi que les tonitruants “Lost & Found”, “Mr. No Money”. Loin de s’avérer manchot sur son manche, Mattia sait ainsi faire parler la poudre quand il le faut, mais la touche Grossi préserve cet opus de la stérile démonstration de shredder testostéroné. Sur un reggae skank néanmoins botoxé, “Hide & Seek” joue en effet à cache-cache entre “Kashmir” et Joe Cocker, avec son solo jimmypagesque en diable. Méconnaissable, la version disco-indus du “Me & The Devil” de Robert Johnson révulsera par-contre jusqu’aux moins puristes du sorcier de Hazelhurst, et on se demande avec commisération dans quels bacs les ultimes disquaires encore en activité pourront bien classer pareil blasphème. Une suggestion: sortez-en un extended-play avec juste les slows, à destination des discothèques (sans rire, il y a peut-être encore un créneau). Quasiment seule plage réellement bluesy de l’ensemble, le “When The Money Talks” conclusif résume à lui seul la question, et ce ne sont pas les bonus-tracks en fin de piste qui y répondront. Chanté de bout en bout en anglais avec un accent bolognais assumé, un disque qui vient à point nommé rappeler les origines calabraises de Steven Tyler (né Tallerico).
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, October 28th 2025
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