GINGER St. JAMES – Told Ya

Busted Flat Records
Country, Rockabilly
GINGER St. JAMES - Told Ya album

À ceux qui s’imagineraient encore que nous autres chroniqueurs tirons moult bénéfices de notre charge, je tiens à préciser d’entrée de jeu que non seulement, je n’ai jamais demandé à recevoir ce disque, mais qu’en sus, il m’en a coûté 9 euros de taxes douanières… L’artiste n’y étant évidemment pour rien, nous ne lui en tiendrons ni rigueur, ni favoritisme, et procéderons dès lors comme à l’accoutumée. Ayant débuté à Toronto en 2002 en tant que membre de la troupe burlesque Les Coquettes (vaudeville, french cancan et effeuillages divers), la ci-devant ne tarda pas à fonder ensuite les Steeltown Sirens à Hamilton. Native de Binbrook (banlieue de la sus-nommée), la St. James dut attendre 2010 pour enregistrer son premier LP à la tête de ses Grinders (dont le guitariste persiste de nos jours à ses côtés). Après une brochette d’albums et d’EPs (dont les acclamés “Spank, Sparkle & Glow” de 2011, “Diesel & Peas” en 2014, “One For The Money” en 2016, et le “Live At Knox Farm” seulement disponible en digital), Ginger continue de perpétuer son stew entre rockabilly sauvage hérité en ligne directe de Johnny Burnette, Sonny Burgess, Janis Martin et Wanda Jackson (“Not Round Here”, “Please Renee” et “Railway Rider”, où s’illustrent les six cordes électrifiées du surnommé SnowHeel Slim), sassy honky-tonk garage (ces “Lowdown Lonesome Blues” et “Honky Tonk Hangover”, où elle feule comme la panthère bitchy qu’elle s’obstine à incarner), talking swamp-funk façon Tony Joe White (“Soul Shack”) et hillbilly truck-stop trap tunes (“I Think I’d Kinda Like It”, “Night Terrors” ou encore ce satané “Pink Bikini”, avec la pedal-steel langoureuse de Chris Altmann). Imaginez Annie Lennox transportée dans les fifties (et enfin affranchie des synthés, colifichets et boîtes à rythme de son souteneur), pour se reconvertir en meneuse égrillarde de revue de saloons. Si le souvenir de Gene Vincent au temps de Cliff Gallup et des premiers Blue Caps vous hante autant que celui de Patsy Cline, sachez que l’on retrouve ici la même reverb millésimée et le même swagger qu’alors. En dépit de la relative brièveté de son objet, l’équation de cette chronique pourrait donc se résumer ainsi: préférez-vous vous ennuyer poliment une heure durant, ou plutôt vous éclater non-stop pendant une demi-heure? Choice is yours!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 18th 2025

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