| Americana, Bluegrass, Folk |
Pour avoir négligé les préceptes d’Abbey Road, Emily Frantz (chant, violon, guitares, bouzouki) et Andrew Marlin (chant, mandoline, guitare, banjo, bouzouki, claviers) furent récemment hospitalisés à Iowa City, à la veille du concert qu’ils devaient y donner dans le cadre d’une tournée nationale. Parmi les nombreux enseignements qu’ils nous ont légués, les Beatles ont en effet édicté qu’en matière de prévention routière, on est toujours plus visibles à quatre avant de s’engager sur un passage piéton. En dépit de la méconnaissance de cette précaution élémentaire, notre duo s’en est toutefois tiré à bon compte, avec quelques contusions et éraflures. Gageons qu’ils sauront désormais s’en souvenir… Ayant débuté en 2009 à Chapel Hill (Caroline du Nord), ce tandem produisit d’abord six albums sous le nom de Mandolin Orange, avant d’opter en 2021 pour celui de Watchhouse (et en publier l’album éponyme dans la foulée). Ancrée dans le bluegrass, le folk et la country, leur musique se teinte ici de sonorités plus contemporaines (un mellotron, quelques guitares et basses électriques, ainsi qu’une batterie et d’autres percussions additionnelles), auxquelles contribue également leur co-producteur, Ryan Gustafson. S’appuyant sur six session men ponctuels, notre petit ménage déploie une palette sonore se situant à équidistance entre le Neil Young agreste (mais néanmoins amplifié) de “Harvest” et “Comes A Time” (“Beyond Meaning”, “Endless Highway Pt.1”, “Sway”), le David Crosby d'”If I Could Only Remember My Name” (“In The Sun”), le jingle-jangle hypnotique et éternel des Byrds de “Turn, Turn, Turn” (“Endless Highway Pt.2”) et les Californiens de I See Hawks In L.A. (“False Harbors”, “Glistening” et la plage titulaire), en passant par Alison Krauss (le délicatement dépouillé “Firelight”, que chante lead Emily sur des arrangements célestes) et les séduisants “Shape” et “All Around You” (rappelant le superbe “Full Service, No Waiting” de Peter Case). En guise de conclusion le three-steps appalachien “Patterns” (à deux voix et mandoline) ravive les ombres de Gram Parsons circa “Sweetheart Of The Rodeo” et du Gene Clark de Dillard & Clark. Un album dont la fraîcheur, l’inspiration et l’exécution sont magistralement servis par une production de premier ordre, et qui ravira tout amateur de ce que l’on dénommait folk-rock, avant d’y substituer le terme d’americana.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 2nd 2025
Follow PARIS-MOVE on X
::::::::::::::::::::::::::
To buy the album
(digital, CD, black vinyl, limited sky variant vinyl)
::::::::::::::::